Depuis plusieurs semaines, Rome est noyée sous les ordures. Un problème chronique pour la capitale italienne.
Rome et ses beautés éternelles. Le Colisée, le Forum ou encore la place Navone. Des splendeurs qui jurent avec ces montagnes d’ordures qui jonchent les rues.
Une situation qui exaspère
Depuis fin décembre, les poubelles de la capitale italienne explosent. L’entreprise municipale de déchets est débordée et l’insalubrité guette. Pour les touristes venus visiter la capitale et ses merveilles, c’est la déconvenue. Ils ne s’attendaient pas à découvrir autant de saleté. C’est notamment le cas de français, déçus et surpris : « Le premier truc qu’on voit quand on arrive, c’est tous les déchets par terre. »
Dans les banlieues romaines, la situation est encore pire. Les fêtes de fin d’année ont vu une augmentation du nombre d’ordures, des centaines de tonnes qui n’ont, pour l’heure, toujours pas été ramassées. Les riverains concernés sont excédés : « Avec ces déchets, nous avons des rats et on a l’impression d’habiter chez les rats. Ce n’est pas normal. »
Un problème de tri
A Rome, le principal problème concerne le tri des déchets. Alors que des poubelles dédiées à chaque détritus sont mises à disposition, les habitants ont tendance à ne pas respecter ce tri. Dans des containers ne devant accueillir par exemple que des objets en plastique ou en carton, on peut trouver de vieilles lampes ou des chaises en bois. Les conteneurs étant remplis, les ordures sont laissées dans les rues et s’empilent et ne sont pas ramassés par la municipalité.
Les conséquences sont dramatiques puisque, sur les 5 000 tonnes d’ordures produites à Rome chaque jour, moins de la moitié sont triées. Des professionnels tentent de dénoncer cette situation. Une vidéo tournée par un syndicaliste montre un centre de récolte et de tri de la capitale complètement immobilisé par des montagnes de déchets indifférenciés. Résultat, la capitale doit exporter ses poubelles afin de s’en débarrasser.
L’année passée, près de 600 000 tonnes d’ordures ont été envoyées dans trois régions du pays : la Lombardie, l’Emilie-Romagne et les Abruzzes. En outre, 70 000 tonnes ont été envoyées à l’étranger, plus précisément en Autriche. Ce transfert est particulièrement couteux à la municipalité mais nécessaire pour éviter que le phénomène s’aggrave. Pour les associations de consommateurs, le problème est antérieur à l’administration Raggi : « Tous les maires qui se sont succédés ont été incapables de rendre opérationnelle l’entreprise de ramassage et de traitement de déchets. »
La polémique du cochon
La polémique liée à cette vague de déchets s’étend à la politique. Déjà lorsque le problème a été mis en lumière, le parti Démocrate est entré dans le débat. Ils accusaient le M5S de vouloir minimiser le problème afin de ne pas perturber leur campagne électorale.
Et dans la foulée, c’est désormais l’extrême-droite qui est entrée dans la danse. La leader de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni a publié, sur Twitter, une photo qui crée le buzz. On y voit un cochon en pleine rue en train de se nourrir dans les tas d’ordures de la capitale. Et l’image a été relayée par de nombreux romains sur les réseaux sociaux.
L'immagine di Roma, Capitale d'Italia e d'Europa.
Il fallimento dell'amministrazione Raggi è ormai ben noto a tutti, tranne che al M5S, che invece di risolvere il problema rifiuti, continua a dare la colpa alle precedenti amministrazioni.#GiorgiaMeloniPremier #4marzovotaFdI pic.twitter.com/9Wtvdsp5kF— Giorgia Meloni ن (@GiorgiaMeloni) 11 janvier 2018
Face à ce débat la maire de Rome, Virginia Raggi, a répliqué que le cochon appartenait aux Casamonica, une des familles de la pègre romaine. Pour elle, le but de cette opération est de dénigrer son administration de la ville.
Cette image est peut-être un faux mais ellemontre en tout cas que la Ville Eternelle est plus que jamais une malade chronique de ses poubelles.