Un délai supplémentaire pour donner un gouvernement à l’Italie

Reçus hier au Quirinal, Luigi Di Maio et Matteo Salvini ont déclaré être proche d’un accord pour former un gouvernement de coalition. Mais ils demandent encore un délai au Président de la République pour accorder leurs programmes et trouver un premier ministre.

71 jours. Soit plus de deux mois d’attente pour former un gouvernement. Depuis le scrutin du 4 mars, les Italiens n’ont toujours pas de premier ministre. Un délai considérable, proche du triste record des 83 jours entre les élections législatives de 1992 et l’officialisation du gouvernement mené par Giuliano Amato.

Pourtant, les négociations avancent. Mais elles n’ont pas encore abouti. Après la mise en retrait de Silvio Berlusconi, Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 Etoiles (M5S) et Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue, s’efforcent de former un gouvernement de coalition.

« Nous avons demandé quelques jours de plus »

Hier au Quirinal, Sergio Mattarella, a reçu successivement les deux dirigeants pour faire un point sur les tractations politique. « Nous sommes en train d’écrire ce qui sera le programme du gouvernement pour les cinq prochaines années, il est important pour nous de l’achever au mieux. C’est pourquoi nous avons demandé quelques jours de plus », a déclaré à la presse Luigi Di Maio, en sortant de son entretien avec le Président de la République.

Selon La Repubblicca, un délai supplémentaire d’une semaine a donc été accordé aux deux partis pour sortir de l’impasse politique. Toujours selon la presse italienne, le M5S et la Ligue ont jusqu’à lundi prochain pour accorder leurs violons et présenter leur partition commune à Sergio Mattarella.

Des désaccords sur le programme en commun

Des divergences entre Luigi Di Maio et Matteo Salvini subsistent. À commencer par le nom du premier ministre. La désignation de l’un des deux leaders écartée, il leur faut choisir une personnalité compatible avec leurs programmes et capable de faire face à l’Union Européenne. Car une chose est sûre : le futur gouvernement italien sera eurosceptique.

Second point de crispation : le programme en commun. Les désaccords entre le M5S, mouvement antisystème, et la Ligue, parti d’extrême droite, sont encore nombreuses.

Un vote de confiance des militants

Hier, Matteo Salvini, a déclaré vouloir mettre en œuvre ce qu’il a « promis aux Italiens ». Le leader de la Ligue, qui revendique le vote de 12 millions d’électeurs, veut imposer les points forts de son programme : maîtriser une immigration « hors de contrôle », dit-il, mettre en place une stratégie économique favorisant l’emploi aux Italiens, et effectuer des investissements public dans le nord du pays, fief de son électorat.

De son côté, Luigi Di Maio et le M5S, premier parti d’Italie, veulent s’assurer que le revenu de citoyenneté, la lutte contre la corruption et la suppression de la réforme des retraites soient bien inclus dans le pacte gouvernemental.

Ce week-end, les deux partis soumettront à leurs militants, sous forme de consultations, les lignes directrices de ce programme de coalition. La Ligue mettra en place des kiosques dans les rues pour permettre aux Italiens d’approuver ce « contrat de gouvernement ». Le M5S proposera un vote en ligne sur sa plateforme Rousseau.