A un mois et demi des élections législatives, la Ligue du Nord, parti xénophobe, est soupçonné d’avoir reçu des fonds de la part du Kremlin. C’est ce qu’affirme le sénat américain qui craint une ingérence électorale.
C’est une affaire qui fait grand bruit en Italie. Le sénat américain a fait un rapport pour dénoncer les ingérences politiques russes. Parmi elles, les services de sécurité du Kremlin sont accusés d’avoir envoyé des fonds à la Ligue du Nord afin de s’immiscer dans la campagne italienne.
Dans la partie consacrée à la péninsule, le comité du sénat américain est alarmiste : « Ces dernières années, l’Italie voit la renaissance de partis populistes anti-establishment ayant obtenu un certain succès électoral. Certains de ces partis sont de fervents défenseurs de la politique étrangère favorable au Kremlin et ont largement utilisé les fausses nouvelles et les théories du complot dans leurs campagnes médiatiques. Avec les élections prévues en 2018, l'Italie pourrait être la cible de l'ingérence électorale du Kremlin, qui tentera probablement de promouvoir des partis opposés au renouvellement des sanctions européennes pour l'agression russe en Ukraine. » Pour le comité, la raison de l’intérêt de la Russie pour les élections des pays occidentaux est simple. Moscou veut affaiblir l'Union européenne, diviser l'OTAN et obtenir l'annulation des sanctions pour l'annexion de la Crimée.
Toujours selon le document, le Kremlin aurait travaillé afin d’établir « des liens politiques formels et de l’influence » entre des partis politiques russes et italiens. Pour illustrer ce propos, il est expliqué que le parti Russie Unie de Dmitry Medvedev et la Ligue du Nord ont signé un accord de coopération l’année dernière. C’est de là que viennent les soupçons que le parti de Matteo Salvini touche des fonds russes.
Le Mouvement 5 Etoiles également mis en cause
En plus de la Ligue du Nord, l’autre grand parti populiste le M5S est également soupçonné d’avoir été partiellement financé par Moscou. La formation de Bepe Grillo a déjà appelé à mettre fin aux sanctions russes et s’oppose à la participation de l’Italie aux exercices de l’OTAN. Par ailleurs, le rapport précise que le mouvement a diffusé des fake news pro-russes lors du référendum constitutionnel de 2016.
Les experts de la sécurité italienne admettent cependant qu’il n’y a pas de preuve de ce soutien financier.
L’ambassadeur US à Rome confirme que l’Italie est au courant des manœuvres du Kremlin et partage les inquiétudes du sénat concernant l’ingérence russe. En vue des élections de 2018, la coopération italo-américaine est une priorité pour le comité.