Alors que l'absence de majorité politique inquiète le pays, le président Sergio Mattarella a lancé hier un message de coopération aux nouveaux élus. Pourtant la formation d'une majorité semble plus éloignée que jamais, puisque le Mouvement 5 étoiles pourrait s'allier à la gauche aussi bien qu'à la Ligue.
La "responsabilité" des partis invoquée
Le président de la république italienne a profité de la journée de la femme pour aborder rapidement l’incertitude politique qui règne en Italie depuis les élections. C’est le mot « responsabilité » qu’il a choisi pour intimer à tous les partis politiques de penser avant tout aux intérêts des Italiens et de faire en sorte de collaborer pour le bien-être collectif. Une déclaration évidemment soutenue par l’ensemble des formations politiques du pays, à l’image de Luigi Di Maio. « Nous voulons avant tout un gouvernement pour les Italiens » a-t-il indiqué au Corriere della sera dans une interview publiée ce matin.
Di Maio dément vouloir s'allier à la gauche
Mais les différents partis n’oublient pas leur intérêt principal : faire une alliance judicieuse afin de disposer de la majorité et pouvoir gouverner le pays. Dans la même entrevue avec le quotidien italien, Luigi di Maio déclare également que "le Parti démocrate n’est pas son interlocuteur préféré, contrairement à ce que disent les médias. Moi je vous dis que nous parlons avec toutes les forces politiques" a ajouté le leader du Mouvement 5 étoiles. Depuis les élections, la plupart des quotidiens de la péninsule penchaient pour l’hypothèse d’une alliance entre le Parti démocrate et ce parti "hors système", historiquement plutôt ancré à gauche.
Une coalition Mouvement 5 étoiles / Ligue ?
Et "La Stampa" révèle aujourd’hui qu’un sondage secret réalisé par le mouvement 5 étoiles auprès de ses électeurs dévoilerait leur préférence pour une alliance avec Matteo Salvini plutôt qu’avec la gauche. Un peu plus de la moitié des sondés souhaiterait une alliance avec la Ligue, parti d’extrême-droite eurosceptique, le reste opterait pour une coalition avec le centre-gauche. En pleine période de tractations post-électorales, la tâche s’annonce rude pour le leader du désormais premier parti d’Italie : ses électeurs sont divisés de manière radicale, et son choix sera décisif pour l’avenir du Mouvement 5 étoiles.