Face à l'absence de majorité au Parlement italien, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue doivent récupérer des élus là où ils se trouvent : à gauche. Une pratique bien ancrée dans la culture politique italienne.
Le Pd au centre de toutes les stratégies
Le Mouvement 5 étoiles et la Ligue courtisent la gauche : dans la lutte pour obtenir la majorité des sièges au parlement italien, les élus du Parti Démocrate font l’objet d’une bataille politique. Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles, a annoncé être en contact avec des candidats du parti de Matteo Renzi. En les ralliant à son mouvement, il pourrait faire gonfler son nombre de sièges aux Assemblées et ainsi dépasser la coalition de droite. Il a déclaré “parler avec tous". A droite, il manque 50 sièges à la coalition pour pouvoir gouverner le pays. Si Matteo Salvini, le leader de La Ligue, a refusé tout pacte avec le parti de Luigi Di Maio, il s’est dit prêt à gouverner l’Italie y compris avec la gauche. Difficile d'imaginer une alliance entre un parti d'extrême droite et un parti de gauche, pourtant c'est possible au parlement italien. Ces jeux de « nomadisme politique » peuvent changer complètement la composition des Chambres, et définir l’orientation politique du gouvernement.
Le "nomadisme politique" : une tradition italienne
Le système parlementaire italien favorise ces stratégies d’alliances et ces changements de partis. En effet, en Italie, les parlementaires se font élire sous une couleur politique et peuvent ensuite choisir de changer de parti. Suite aux élections législatives, les élus ont la possibilité de bousculer le nombre de sièges de chaque parti. La législature qui prend fin a atteint des chiffres records de changements de camps : 35% des députés ou sénateurs élus en 2013 ont changé de groupe parlementaire au moins une fois. Le sénateur napolitain Luigi Compagna est recordman en la matière : il a changé 11 fois de parti, de gauche à droite.
Tous les regards sont maintenant tournés vers Sergio Mattarella, le président de la République. C'est lui, qui selon la constitution, a le rôle d'arbitre. Il devra choisir le chef de parti qui deviendra président du Conseil. Une décision qu'il ne prendra de toute façon pas avant la fin de l'actuelle législature, le 23 mars prochain.