Italie : un système politique et un scrutin... complexes

Dimanche 4 mars, les Italiens se rendent aux urnes pour les élections législatives dites "générales". L'occasion pour nous de décrypter le système politique italien et le fonctionnement des élections.

Les institutions à la tête du pays

Lors de ce scrutin, les deux chambres du Parlement (le Sénat et la Chambre des Députés) sont renouvelées pour un mandat de 5 ans. A l’issue du vote et en fonction des couleurs politiques des Chambres, le Président de la République nomme un premier ministre. Ce dernier, appelé aussi « Président du Conseil », propose ensuite une liste de ministres pour composer son gouvernement. S’il est approuvé par le parlement, il devient l’organe au sommet du pouvoir exécutif du pays.

Contrairement à son homologue français, le Président de la République italien a un rôle essentiellement honorifique. Il est élu par le parlement pour une durée de 7 ans. En tant que garant de l'unité nationale, il doit être indépendant de toute affiliation politique. Les lignes politiques du pays sont données par le gouvernement. L'une de ses fonctions est de proposer des lois et de les faire voter par le parlement. Il est important que le gouvernement ait la "confiance" des chambres pour que le système législatif puisse fonctionner.

Fonctionnement des élections

Le mode de scrutin a été réformé pour assurer une majorité stable (55%) à la coalition ou au parti en tête. Ainsi, les Italiens votent pour un candidat et sa liste. Pour un tiers des sièges, le candidat ayant le plus de voix dans sa circonscription est élu directement, en un seul tour. Les deux tiers restants sont élus par le biais de leur liste. Le parti qui aura obtenu le plus de votes au niveau national se verra attribuer le plus de sièges.

Rosatellum Bis : la nouvelle loi électorale

Ce mode de scrutin, du nom de "Rosatellum Bis" est en place depuis 2017. Avant, les élections étaient uniquement proportionnelles. Un tel système a favorisé l'éclatement des partis et l'Italie s'est ainsi retrouvée avec des dizaines de petits partis qui ont pu espérer quelques sièges au parlement. Impossible, donc, de créer de majorité solide pour soutenir le gouvernement et faire voter des lois.

Depuis 2017, le fait d'attribuer un tiers des sièges selon un système majoritaire évite l'éclatement des petits partis et favorise les coalitions. En effet, plus il y a de monde derrière un candidat, plus il a de chances d'être élu et donc de porter ses idées au Parlement. En 2018, deux partis et une coalition se démarquent dans les sondages : le Mouvement 5 étoiles (M5S), populiste, le Parti Démocrate (PD), de centre-gauche et la coalition de droite et d'extrême droite qui réunit trois partis (Forza Italia - de Berlusconi, La Ligue du Nord et Frères d'Italie).