A 5 jours des élections générales italiennes, l'alliance de la droite qui unit Silvio Berlusconi, Matteo Salvini et Giorgia Meloni espère encore obtenir la majorité des suffrages. L’attitude ambiguë de Matteo Salvini envers les néofascistes de CasaPound pourrait influencer le résultat du scrutin.
Le soutien de CasaPound à Matteo Salvini
Le parti néofasciste CasaPound a annoncé officiellement hier désirer voir au pouvoir un gouvernement souverainiste dirigé par la Ligue de Matteo Salvini.« Si la Ligue nous sort de l’euro et bloque l’immigration, nous sommes prêts à les soutenir » a déclaré son leader, Simone Di Stefano. Ouvertement néofasciste, nationaliste et révolutionnaire, CasaPound est né à Rome en 2003. Ses adhérents se font régulièrement remarquer pour des épisodes de violence, comme dernièrement à Pérouse où ils ont lors d'une rixe poignardé à 4 reprises un colleur d'affiches communiste. Le message au leader de la Ligue est fort, et son destinataire Matteo Salvini ne l’a pas repoussé. Il a déclaré dans un premier temps préférer s’occuper de son propre parti avant le scrutin, mais il s’est dit « prêt à rencontrer tout le monde » en cas de victoire aux élections.
Calcul politique
La droite, qui s'est unie à travers les figures de Silvio Berlusconi, Giorgia Meloni (Fratelli d'Italia) et Matteo Salvini, peut espérer obtenir la majorité des suffrages dimanche 4 mars. Dans cette optique, la Ligue souhaite avant tout évidemment ne pas perdre les voix potentielles de CasaPound. Mais ce rapprochement stratégique pourrait s'avérer contre-productif et mettre en danger leur alliance avec les autres partis de droite, plus réfractaires à accueillir des électeurs néo-fascistes. « Imaginez le scénario de film d’horreur, a déclaré un proche de Renzi, vous votez Berlusconi et vous vous retrouvez avec CasaPound ».
Matteo Salvini fait marche arrière
Matteo Salvini s'est-il fait tirer les oreilles par Silvio Berlusconi au sujet de CasaPound ? C'est ce qu'affirme une candidate de gauche, Laura Boldrini, après le passage du leader de la Ligue à la radio italienne. Il est en effet revenu ce matin au cours d'une émission sur sa déclaration ambiguë envers CasaPound. "Je n'ai pas besoin du vote des autres partis" a t-il assuré, "ils ne m'intéressent pas. Je m'occupe de l'alliance entre la Ligue et le centre-droit, je ne veux pas faire de bouillie idéologique".