Alors que les élections générales approchent, des experts se sont penchés sur la faisabilité économique des programmes des principaux partis italiens. Résultat : ils reviennent à plusieurs centaines de milliards d'euros chacun, les rendant soit irréalisables soit dangereux pour l'économie italienne et européenne.
Dans deux semaines, les Italiens auront voté. Commencera alors la difficile - voire impossible - composition d'un gouvernement. D'ici là, c'est le "black out" des sondages : plus aucune étude d'opinion ne peut être publiée avant le 4 mars. Il faut donc se contenter des tous derniers sondages rendus publics vendredi.
La coalition droite-extrême droite est en tête avec entre 34,7% et 38,6%. Le premier parti est le M5S (Mouvement 5 Etoiles) qui recueillerait entre 27% et 29 % des intentions de vote. Le centre-gauche arrive en troisième position avec 26%.
Des promesses dans le vent
Ce matin, la presse italienne révèle le montant pharaonique des programmes économiques des partis. La note est salée pour tous : elle culmine à 1000 milliards au total. Parmi les réformes qui coûteraient le plus, la Ligue du Nord et le Mouvement 5 Etoiles proposent l'abolition de la loi qui retarde l'âge de la retraite, une promesse à 140 milliards. En deuxième position sur le podium des promesses coûteuses, la flat tax (impôt à taux unique) proposée par Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, creuserait la dette de 64 milliards d'euros.
Quant au coût total des promesses électorales par parti, celles de la coalition de droite sont les plus faramineuses et atteindraient les 300 milliards. Le programme du M5S entraînerait une dette similaire, alors que les promesses du PD (Parti Démocrate) restent plus modérées même si déjà importantes.
En clair, pour mieux tenter de se départager, les principaux partis italiens promettent de "raser gratis", ce qui ferait exploser la dette du pays, déjà évaluée à 132 % du PIB.
Le véritable problème derrière ces promesses illusoires, c'est donc qu'aucun parti n'y échappe. Quelle que soit l'issue du scrutin le 4 mars, ces promesses voleront en morceaux ou enterreront l'Italie sous une dette explosive, risquant de compromettre également la santé économique de l'Union européenne.