Après Macerata, l'Italie semble toujours plus divisée : des manifestations prennent place dans les plus grandes villes en pleine campagne électorale. Les résultats du scrutin risquent d'être fortement influencés par le sentiment d'insécurité qui prédomine dans le pays.
L'Italie mobilisée et divisée
Ce week-end, des manifestations antifascistes ont eu lieu dans toute l’Italie. L’ex-Ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, d'origine congolaise, elle-même en permanence victime de racisme, a elle aussi marché à Macerata. Mais aucun leader d'un grand parti n'était présent, de peur de se priver du vote des Italiens qui ne veulent plus des migrants.
Une manifestation nationale antifasciste sera organisée le 24 février à Rome. Son instigateur, Pietro Grasso tweete « L’antifascisme est une valeur fondatrice de notre Constitution ».
Les airs de "Bella Ciao" entonnés par les antifascistes ont résonné dans les rues de Macerata, Bologne, Rome, Palerme, Pavie, et partout où les Italiens se sont réunis ces derniers jours pour manifester contre le racisme et fascisme. De l'autre côté, une Italie qui craint l'immigration continue de voir en Macerata une forme de justice rendue à Pamela Mastropietro. Cette jeune femme aurait été assassinée par un migrant originaire du Nigéria.
A 3 semaines des élections, Macerata fait basculer l’Italie vers la droite et même l'extrême droite. Matteo Renzi craint de voir son parti, le Parti Démocrate (PD, centre gauche) tomber à 20% le 4 mars prochain. Il estime - à juste titre - que ce serait un échec.
La sécurité, nouvel enjeu des élections
C’est la sécurité, et non plus seulement l’immigration, qui est désormais au cœur de la campagne électorale italienne. Meurtre de le jeune Pamela, fusillade de Macerata, manifestations qui dégénèrent, la semaine s'est une nouvelle fois achevée de manière tragique puisque un bijoutier napolitain a tué un homme qui tentait de le braquer. Le drame s'est produit samedi soir, et l'inculpation du tireur pour homicide volontaire a fait polémique dans la péninsule italienne.
70% des Italiens se sentent aujourd’hui en insécurité d'après un dernier sondage, proportion qui ne cesse d’augmenter avec les années : en 2003, ils n'étaient que 55%. L’impact sur la campagne électorale de cette inquiétude grandissante est important, puisque 28% des électeurs voteront en fonction de ce thème. Les candidats ont déjà réagi : Matteo Salvini (Ligue du Nord) a affirmé que « se défendre est un droit », tandis que Matteo Renzi s’est déclaré contre une « dérive armée ».