Après l’attaque raciste de Macerata, l’immigration devient le thème central de la campagne électorale

Suite à l’attaque raciste de Macerata, l’Italie se fait le théâtre d’une montée en flèche de la droite. L’immigration devient le thème central des débats politiques et sur lequel les plus grands mouvements se rejoignent.

A gauche, le Parti Démocrate (PD) reste ouvert à la possibilité d’accueillir des migrants sur le territoire, mais il est bien le seul. Comme ses concurrents à l’élection du 4 mars, le parti de Matteo Renzi est ferme sur la nécessité de diminuer le nombre d’embarcations de fortune arrivant illégalement sur le sol italien après leur traversée de la Méditerranée.

Le Mouvement 5 Etoiles propose que l’Union Européenne envoie des aides économiques aux pays touchés par les guerres pour éviter l’immigration. C’est aussi le projet de Forza Italia et de Silvio Berlusconi qui proposent un Plan Marshall. Reprenant le principe des aides économiques apportées par les Etats-Unis à l’Europe détruite par la Seconde Guerre mondiale. Pour la Ligue du Nord, le seul moyen d’interrompe les migrations irrégulières est d’intercepter les embarcations de migrants en mer et de rapatrier de force ceux qui parviendraient à entrer en Italie.
Ces mouvements s’accordent donc tous sur des positions fermes au sujet de l’immigration. Le racisme et dans le contexte italien, le néofascisme, connaissent de plus en plus d’adeptes suite à la fusillade de Macerata.

"Honneur à Luca Traini"

Complaisance, pages de soutien à Luca Traini, et son avocat s’alarme : « dans la rue on m’arrête pour lui exprimer de la solidarité (…) ils veulent lui faire savoir qu’ils sont avec lui ». Sur le pont Milvio, au nord de Rome, une banderole a été affichée lundi soir par un groupe de jeunes gens : « Honneur à Luca Traini ». Comme l’avait prévu le ministre de l’Intérieur, la tension monte et les positions se durcissent en pleine campagne électorale. L’extrême droite gagne du terrain dans les quartiers périphériques des villes italiennes, portée par un sentiment d’insécurité et les difficultés économiques. Ses adeptes se multiplient, les escapades violentes également, contre des immigrés ou des vagabonds.
L’auteur de la fusillade de Macerata a été entendu par le juge mardi. Il « ne regrette pas. Je voulais venger Pamela, cette pauvre fille découpée en morceaux par un Nigérian, en tirant sur des Noirs. Il y a trop d’immigration, ce sont eux les dealers ». Entre deux tirs, il s’était arrêté pour déposer un cierge dans l’Eglise de Macerata, une bougie en hommage à Pamela, une jeune toxicomane dont le tueur présumé serait Innocent Oseghale, migrant Nigérian. Cette bougie était décorée de l’effigie de Mussolini.