A Rome, les habitants du centre historique n'en peuvent plus du bruit permanent et de la musique jouée en continu, parfois juste en bas de leur fenêtre.
Ce divertissement est souvent très apprécié par les touristes à la sortie des monuments. Pour certains romains en revanche, c'est devenu un véritable calvaire, en particulier lorsque les artistes utilisent des amplificateurs. Parmi les endroits privilégiés par les musiciens : la place du Panthéon, deuxième monument le plus visité de la capitale.
Dans le quartier aux ruelles étroites et à la place de taille modeste, la musique résonne jusque dans les murs des habitations. Résultat : le voisinage craque, au point de créer une association et d'appeler à l'aide le gouvernement italien, voire même de déménager.
Le ras-le-bol des résidents et commerçants
Cristiana a grandi autour de la place. Depuis cinq ans, elle ne supporte plus la musique. "Ça dure des heures et des heures, en moyenne huit heures par jour, dès le matin, en continu. Impossible d'étudier ou de travailler!". Des chansons souvent répétées en continu, et dont les mélodies sonnent souvent mal aux oreilles des habitants. "Une torture", pour Cristiana.
Des concerts à ciel ouvert qui ont également des conséquences économiques sur les activités aux alentours. Un hôtel situé sur la place, juste derrière la scène improvisée des musiciens, l'assure : les plaintes des clients sont permanentes. "Certains de nos clients se sont plaints plus d'une fois sur TripAdvisor pour dire que c'était brouillant et incessant, toute la nuit. Il y a même des clients qui ont changé d’hôtel".
Trop, c'est trop, pour une association du quartier. Roberto Tomassi, son président, s'est saisi du problème et a mobilisé les élus locaux. "Le problème de la place du Panthéon est que, contrairement aux autres places, elle n'est pas réglementée, contrôlée. Les artistes ont le droit d'utiliser des haut-parleurs. C'est ça qu'on voudrait interdire".
Les musiciens, eux, ne l'entendent pas de cette même oreille. "Dans tous les centres historiques du monde il y a du bruit", explique Antonio accompagné de sa guitare. "Que ce soit Paris, Londres, Rome,.. C'est la vie des centres historiques. On vit du tourisme. On ne peut pas faire le silence absolu pour les habitants de ces quartiers."