En Italie les esprits s’échauffent à mesure que les élections législatives du 4 mars approchent. Silvio Berlusconi ne semble pas prêt à laisser sa place de leader de la droite, tandis qu’aux extrêmes, les soutiens des partis provoquent voire choquent pour voir leur coalition remplacer la gauche.
A droite, les extrêmes s’échauffent
Chaque jour, ou presque : un dérapage. Une nouvelle action ouvertement anti-immigration et populiste de partisans de la Ligue du Nord embarrasse la droite modérée de la coalition. Hier, près de Varèse, en Lombardie, fief de la Ligue du Nord, des jeunes d’un mouvement affilié au parti ont fait brûler sur une place un pantin représentant la présidente de gauche du Parlement, Laura Boldrini. Une action choc réalisée dans le cadre d’une fête populaire. Facteur aggravant pour l'allié Silvio Berlusconi, le maire affilié à son parti, Forza Italia, aurait lui-même allumé le feu à cette poupée représentant la présidente, représentée à bord d’un bateau, sur lequel était écrit « Aller simple. Départ dimanche 4 mars – date des élections – destination l’Afrique. » Les autorités de la Lega Nord ont condamné cette action.
Berlusconi l’incontournable
Celui qu'on appelait « Il Cavaliere » ne peut se présenter à nouveau en raison d’une condamnation pour fraude fiscale il y a cinq ans. Pas de quoi décourager ou contraindre l’homme de 81 ans de laisser sa place de leader de la droite pour mener la campagne. Depuis le lancement de la course à la présidence, les Italiens n’ont eu d’autre choix que de se réhabituer à ses apparitions médiatiques.
Jeudi matin, il a déclaré son soutien au président du parlement européen, Antonio Tajani, pour le poste de président du Conseil italien (premier ministre). « Il serait un excellent président de Conseil. Mais nous avons deux autres noms », a déclaré le « caïman ». Membre du PPE, le Parti Populaire Européen, Antonio Tajani est un ami de longue date de Berlusconi et fidèle à son parti, Forza Italia. A 64 ans, il a cependant répété sa volonté de finir son mandat de président du parlement européen.
Une déclaration qui relance les divisions au sein de la coalition de droite. Les deux autres leaders de la coalition, Matteo Salvini de "La Ligue du Nord" et Giorgia Meloni de "Frères d’Italie", parti lui aussi anti-immigration et populiste, ont à nouveau marqué leur désaccord.
En Italie, la nouvelle loi électorale encourage la constitution de coalitions en imposant le seuil de 40% pour pouvoir gouverner. Difficile, voire impossible pour le Mouvement 5 étoiles de l’atteindre, bien décidé à continuer sa course seul. La coalition de centre-droite de Berlusconi est-elle créditée de 36 à 39% dans les sondages. A gauche, le Parti démocratique (PD) de Matteo Renzi est quant à lui crédité de 23 %.