A un mois et demi des élections générales du 4 mars, le ton est donné : la campagne électorale a des relents de racisme. Elle porte déjà essentiellement sur la peur face au flux des migrants.
Racisme et insécurité
Chaque jour ou presque, un homme politique fait une déclaration choc. La dernière en date est signée d'un responsable de la Ligue du Nord : "Il y a trop de migrants, la race blanche pourrait disparaître". Comme à l'accoutumée, il a ensuite dit qu'il s'était mal exprimé, qu'il s'agissait d'un lapsus. Sauf qu'il savait très bien ce qu'il faisait : les dernières études d'opinion montrent que 30 % des électeurs italiens détermineront leur vote sur la question des migrants.
Lundi, Silvio Berlusconi, l'allié de la Ligue du Nord, a également fait une déclaration destinée à marquer les esprits : « Il n'y a plus de sécurité dans notre pays. Un crime est commis toutes les 20 secondes, toutes les 4 minutes un vol dans un magasin et tous les 2 jours, il y a 3 braquages de banques. » En cause selon lui, les quelque 460 000 migrants présents sur le sol italien, obligés de commettre des crimes pour se nourrir.
La surenchère des populistes
La particularité de l'Italie, par rapport aux autres pays européens, c'est qu'elle a 2 partis populistes très bien placés dans les sondages : la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles. Les deux formations sont entrées dans une surenchère sur les thèmes qu'ils savent porteurs. Ainsi, en avril dernier, Luigi Di Maio, l'homme qui pourrait être premier ministre si le mouvement 5 étoiles arrive en tête, s'en était pris aux immigrés roumains. "L'Italie, avait-il déclaré, a importé 40 % des criminels roumains !"