Le flop de l'aide à la naissance en Italie

Depuis 2015, les familles italiennes peuvent bénéficier d'un "bonus bébé". Un soutien financier allant jusqu'à 160 euros par mois pendant les 3 premières années de l'enfant, pour les familles plus défavorisées.

3 ans après sa mise en place, cette mesure ne rencontre pas le succès attendu.

Un cinquième des allocations - près de 140 000 - prévues dans le budget du gouvernement n'ont pas été attribuées. La raison principale : pour en bénéficier, il faut avoir moins de 25 000 euros de revenus par an, soit un peu plus de 2 000 euros par mois. Un seuil trop bas.

L'objectif du gouvernement était d'inciter à la natalité en allégeant les dépenses des parents grâce à une allocation qui varie en fonction du revenu. Pour les familles qui touchent moins de 25 000 euros annuels, il est de  80 euros par mois. 160 euros si leur revenu est inférieur à 7 000 par an.

Des aides au rabais

 
Même s'il est très peu demandé, le "bonus bébé" sera bientôt encore moins incitatif pour les familles. Dés 2019, il sera diminué de moitié et ne sera versé que lors de la première année de vie de l'enfant. Autant dire, une misère...

Du coup, la natalité italienne continue de baisser de manière dramatique. En 2015, l’Italie est passée sous le seuil de 500 000 naissances. La tendance s'est confirmée en 2016 et la natalité devrait encore baisser en 2017. Le taux de fécondité des Italiennes est descendu à 1.25 enfant par femme. Quant à l’âge moyen de la naissance du premier enfant, il est de 32.4 ans.

Des chiffres préoccupants qui confirment ce qu’annonçaient beaucoup de sociologues : l’idée d’inciter les femmes à faire plus d’enfants avec un soutien financier allait se concrétiser par un flop. A tel point que diminuer de moitié l’allocation n’aura, selon eux, "aucun effet".

Selon les experts, le problème majeur de l'Italie reste le manque criant de places en crèche et la faiblesse des mesures de soutien aux femmes qui travaillent.