Situé à la périphérie de Rome, le musée Agostinelli est unique au monde. Il passe pourtant inaperçu par les millions de touristes qui visitent la ville éternelle. De la voiture d'Al Capone à la mallette de Mary Poppins en passant par la plus grande collection de parapluies au monde, près de 600 000 objets et plus de 400 collections témoignent du quotidien de l'homme sur terre depuis des siècles.
C’est un musée unique au monde, difficile voire impossible à définir, d'où un de ces surnoms "le musée de l'impossible". Le musée de la culture populaire et de l'artisanat disparu, du temps qui passe, du quotidien,... une phrase ne suffit pas pour le décrire tant il est farfelu. Une chose est sûre en revanche, pénétrer dans ce lieu est comme embarquer dans une machine à remonter le temps, aux quatre coins du monde, à la découverte des conquêtes du genre humain.
Depuis près de cinquante ans, Domenico Agostinelli déambule dans les allées de ce « joyeux bazar ». Une caverne d'Ali Baba pour les adeptes de brocantes et marchés aux puces, où s'entassent près de 600 000 objets en tout genre, « chinés » dans près de soixante pays, du pôle nord aux déserts africains en passant par l'Australie. Résultat : les curieux qui poussent les portes de ce temple de "l'usé" on ne peut plus discret – il se situe à Dragona, à la périphérie de Rome -, ne savent où regarder. La première impression laisse ses visiteurs bouche bée, l’œil émerveillé par les milliers d’objets jaillissant du sol au plafond.
Plus de 600 000 objets et 400 collections
Ce qui le pousse à accumuler, Domenico le résume en un mot : la curiosité. « Celui qui est curieux garde en lui un feu intérieur qui l’alimente. Je suis resté un enfant. Je me sens comme un gamin que n’importe quelle petite chose remplit d’émotion ». Et il y en a, des « choses », dans ces 4000 mètres carrés, à tel point qu’il est impossible de donner un nombre précis. Domenico ne compte même plus les collections qu'abrite son musée. Il y en aurait « plus de 400 », nous assure-t-il. Des plus communes : plus de 3 millions de timbres, des milliers de pièces de monnaie... aux plus inédites : des centaines de rouleaux de papier toilette, 32 000 parapluies, plus de 1000 exemplaires de fils barbelés, 1,5 million de boutons, 3000 paires de lunettes...
Tout cela entouré de pièces uniques comme la voiture qui aurait appartenu à la famille d'Al Capone, une mèche de cheveux de Garibaldi ou encore une lettre signée par Marie-Antoinette, dont Domenico ne se lasse pas de raconter les histoires.
"Tous les objets me racontent leur histoire. Pas seulement celle de l'objet en soi, mais de tout ce qui l'entoure, ce qu'il représente, documente sur la vie de l'homme sur terre. C'est comme un livre ouvert, il faut apprendre à le lire".
Un devoir de mémoire pour les générations futures
Plus qu’un hobby, Domenico se dit chargé d’une mission : conserver le plus d’objets possible, témoins du quotidien des civilisations à travers les siècles.
Des objets dont Domenico se défend d’être le propriétaire. « On me surnomme le « gardien du temps ». Le gardien, et non le propriétaire, car ces objets appartiennent à toute l’humanité. Grâce à mon musée, les générations futures vont pouvoir découvrir à quoi ressemblait le passé. » Un devoir de mémoire, dans une société du « prêt à jeter » où, regrette le septuagénaire, les gens ont oublié la valeur des choses. « Aujourd’hui on jette tout par la fenêtre. Nous, ici, on fait le contraire : on les fait tous rentrer, et par la grande porte ! »
Un objet fétiche dans ce bric-à-brac méthodiquement classé par catégories ? Pour le gardien du temps, « impossible de choisir, ce sont tous mes enfants ! Qu'ils soient laids, beaux, abîmés, conservés,.. Tous ont la même valeur pour moi ».
Informations :
Musée Agostinelli
Via Carlo Casini 95, Dragona
Ouvert du lundi au vendredi de 9:00 à 13:00 et de 15:00 à 19:00
le samedi de 9:00 à 13:00
Fermé le dimanche
Entrée gratuite
Tel: 06/5215532