L'Italie aujourd'hui : Dario Fo, prix Nobel de littérature, est décédé à 90 ans ; la Fête du cinéma de Rome débute aujourd'hui jusqu'au 23 octobre ; en Sardaigne, une révolution dans la bataille contre la bureaucratie masculine.
Dario Fo, prix Nobel de littérature, est décédé à 90 ans
Dramaturge, acteur, auteur, illustrateur, peintre, activiste italien et tant d’autres choses. Prix Nobel de littérature en 1997, Dario Fo est décédé à l’âge de 90 ans. Pendant 60 ans, il a “révolutionné” le monde culturel en le rendant accessible à tous les italiens, selon le quotidien La Repubblica. Auteur de “La mort accidentelle d’un anarchiste”, ou encore “La marijuana de maman est la meilleure”, il avait gagné une notoriété internationale avec “Le mystère Bouffe”, en 1969. Artiste mais aussi “agitateur”, car toutes ses oeuvres étaient suivies d’une polémique. Par exemple, il y a quelques semaines, lorsque la Turquie avait censuré toutes ses oeuvres, il répond, avec humour : « c’est comme s’ils m’avaient donné un autre prix Nobel ! ». Et la réaction de Matteo Renzi appuie l’importance de cet homme dans la péninsule : « l’Italie perd un des grands protagonistes du théâtre, de la culture, de la vie civile de notre pays ».
La Fête du Cinéma de Rome commence aujourd’hui
Du 13 au 23 octobre, la 11ème édition de la Fête du Cinéma de Rome se déroulera à l’Auditorium Parco della Musica mais aussi dans le reste de la Capitale. Dirigé par l’écrivain Antonio Monda, les spectateurs pourront profiter de projections, de rencontres, d’expositions ou encore de conférences. Cette édition s’ouvrira avec le film Moonlight de Barry Jenkins. Si le festival n’est pas encore au niveau de celui de Cannes ou de Venise (il est plus récent), il tend peu à peu s’internationaliser. En effet, les quarante films et documentaires qui seront présentés proviennent de 26 pays différents. Alors, sur le “Red carpet”, se succéderont entre autres Tom Hanks, Oliver Stone, Ben Affleck, Nicole Kidman, Meryl Streep ou encore Roberto Benigni. C’est Tom Hanks qui sera l’homme du jour puisque, devant le public, il présentera des séquences de ses films, puis recevra le Premio alla Carriera (Prix de la carrière).
Une révolution administrative toute en rose
C’est la première région d’Italie à décliner la bureaucratie au féminin. En Sardaigne, une loi oblige désormais à dire “la sindaca” (la maire) et “l’assessora” (l’adjointe). Mais cette révolution ne s’arrête pas à ces mots là puisque « tous les termes qui viennent à l’esprit » devront être mis au féminin, comme l’indique Gianmarco Demuro, adjoint régional porteur de la réforme. En bref, la région reconnaît et adopte un langage non discriminant, respectant l’identité de genre contre l’identification d’un sujet féminin ou masculin dans l’administration. Par contre, aucune sanction n’est prévue dans la nouvelle loi : « c’est surtout un instrument éducatif plutôt que punitif ». Si c’est la première région qui adopte une vraie réforme allant dans ce sens, ce n’est pas le premier cas. En effet, en 2012, Silvia Conte, la maire de Quarto d’Altino (Vénétie), avait signé un décret pour interdire à ses officiers et concitoyens de l’appeler “sindaco” (le maire). A Florence, la municipalité avait préparé un règlement pour imposer à ses employés d’utiliser ce langage de genre. Enfin, à Bologne en 2014, un projet de loi demandait ce langage mais ne l’obligeait pas.