L’Italie aujourd’hui : les Snowden italiens bientôt protégés ?

 

L’Italie aujourd’hui : une loi pour les lanceurs d'alerte examinée au Sénat, et les enseignants bientôt nommés par des commissions… créées par le gouvernement.

Une loi pour les Snowden italiens examinée au Sénat

Après des mois d’attente, une loi sur la protection des lanceurs d'alertes est examinée au Sénat. En anglais, ils s’appellent les “whistleblower”. Le quotidien La Stampa s’insurge : « Il n’existe même pas un mot en italien pour les définir ».Alessandro, employé, est mis de côté dans son lieu de travail, à ne rien faire. Andrea, après des mois de pression, a démissionné. Mis de côté ou contraints de partir... Leur faute ? Ils ont dénoncé des illégalités ou de la corruption dans leur entreprise. Mais bientôt, une loi protègera ces personnes qui ne sont pas restées dans le silence. Comme l’Italie est plutôt lente par rapport aux autres pays européens, il est grand temps d’agir. En effet, 299 alertes ont été examinées par l’autorité nationale anti-corruption ces deux dernières années, et sur les six premiers mois de 2016, leur nombre a augmenté de 350% par rapport à la même période en 2015, à Rome. 

Un coût insoutenable

Et le coût de la corruption, autant dans le secteur public que dans le privé, est insoutenable : six milliards d'euros par an selon Transparency Italia. Mais il reste quelques points critiques dans cette future loi : par exemple, une personne ne pourra pas garder l’anonymat lors d’une dénonciation, ce qui lui assurerait une plus grande tranquillité d’esprit… Et surtout, aucunes représailles.

Le gouvernement veut nommer les profs d'université… comme Mussolini

university-105709_960_720

Le réseaux des universitaires dénonce : c’est une mesure qui avait été prise par le décret royal souhaité par le Duce, en 1935. En effet, Matteo Renzi, président du Conseil, veut inclure une nouvelle norme dans la loi pour la stabilité : les chaires de professeurs Natta (en hommage au prix Nobel de Chimie, Giulio Natta). En effet, 500 professeurs d’universités seront inclus dans ces chaires, sans concours. Pour les choisir, ce sera, en personne, le chef du gouvernement qui nommera les 25 présidents des commissions qui nommeront à leur tour les “500 magnifiques”. Cette nouvelle norme sera appliquée aux chercheurs, ainsi qu’aux aspirants professeurs. Le quotidien Il Fatto Quotidiano ironise : trop de professeurs choisis sans qu’ils le méritent ? Trop de chaires faites sur mesures, confiées aux enfants, parents, amants ? Alors, le quotidien s'interroge, les universités seront-elles constituées d’une équipe d’enseignants nommés par le gouvernement ? Vers un retour au totalitarisme ?