L'Italie aujourd'hui : Matteo Renzi lance officiellement sa campagne pour le « oui » au référendum sur la réforme constitutionnelle, et deux tableaux de Van Gogh saisis par les douanes de Naples à un groupe lié à la Camorra.
Matteo Renzi en route pour la campagne pour le « oui »
Le Conseil des ministres, lundi dernier, a fixé le vote du Référendum constitutionnel de Matteo Renzi, président du Conseil au 4 décembre prochain. Cette réforme constitutionnelle mettra notamment fin au bicaméralisme, en réduisant les pouvoirs du Sénat.
Hier, jeudi 29 septembre à Florence, Matteo Renzi a lancé officiellement sa campagne pour le “oui” au référendum. Pour le moment, il bénéficie du soutien de la majorité du Parti démocratique (Pd, dont il fait parti), ainsi qu’un certain nombre d’organisations professionnelles et des partis sociaux. « Les votes de la droite seront décisifs puisque même si le Pd et le centre-gauche penchent pour le oui, le centre-droite penche plutôt vers le non ». Aux critiques de certains de la minorité du Pd sur le fait qu’il souhaite des voix de la part de la droite, Matteo Renzi répond : « et peut-être est-ce pour cela que nous appelons ça la minorité. Moi je veux la majorité ».
Prêt à tout pour le « oui »
Le président du conseil Matteo Renzi avait annoncé début septembre que si le « non » gagnait, il partirait du gouvernement : il joue clairement sa carrière personnelle, même s'il a soutenu, à Florence, qu'elle était moins importante que le référendum. Il a également indiqué qu’il était prêt à changer la loi électorale, l’Italicum, qui est moins importante que le référendum. En effet, selon la presse, certains de l’opposition pourraient changer d’avis si cette loi était modifiée : même si elle n’en fait pas partie, elle est très liée à la réforme. En bref, il est prêt à tout pour « gagner » ce référendum. D’ailleurs, un Comité, sponsorisé bien sûr par Matteo Renzi, a été créé en faveur du oui : « BastaunSi » (il ne faut qu’un oui). L’objectif : accompagner sa campagne. Un site internet regroupe toutes les vidéos, les messages de soutien, annonce les initiatives et les dons. Le président de ce comité ira d’ailleurs à New York et au Canada, pour rencontrer les italiens expatriés (et les faire pencher vers le oui).
Contre la réforme constitutionnelle, aux côtés de la minorité du Parti démocratique, ils sont nombreux : Forza Italia, la Lega, Fratelli d’Italia et enfin, le Mouvement 5 étoiles. S’ajoute à eux la Cgil (Confédération générale italienne du travail), et l’Anpi (l’Association nationale des partisans d’Italie). L’une des critiques les plus populaires (du M5S mais aussi de Forza Italia) est le fait que cette réforme risque de transformer l’Italie en un pays « autoritaire », qui restreindrait les espaces de débat parlementaire et démocratique. L’opposition a même organisé depuis quelques semaines un « comité pour le non » : ils comptent sur l’échec du référendum, qui provoquera la chute de Matteo Renzi (ou qui l’affaiblira). Ils considèrent même que la date fixée au 4 décembre représente une faiblesse de la part du chef du gouvernement, puisqu’il aurait plus de temps pour convaincre les Italiens. D’ailleurs, Matteo Renzi commence à faire son tour de l’Italie, du Nord au Sud, mais aussi dans les grandes entreprises, comme Fiat ou Ferrari.
Deux Van Gogh disparus saisis à la Camorra
Aujourd’hui, la police de Naples a effectué une saisie de biens s’élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros, dans le cadre d’une opération contre un groupe de narcotrafiquants lié à la Camorra. Ce groupe était dédié principalement au trafic de cocaïne. Parmi les biens saisis, un petit avion mais surtout deux tableaux de Vincent Van Gogh d’une valeur inestimable. Ils avaient été dérobés en 2002, dans le musée Van Gogh d’Amsterdam. Les deux tableaux sont « Congrégation quittant l’église réformée à Nuenen » (1885) et « La plage de Scheveningen dans la tempête » (1881).
La congregazione lascia la chiesa riformata di Nuenen