Avant de commencer ce post, je prie mes chers lecteurs de m'excuser pour des billets un peu espacés ces temps-ci. L'explication est toute simple : prendre un peu de recul, parfois, vis-à-vis de la prolifique littérature scientifique en matière de nutrition ne fait pas de mal. J'ai fait ma detox à moi en somme. Elle a consisté à fuir tout article prônant les vertus du thé vert (en boire trois fois par jour est bon pour le cœur nous dit Le Figaro), celle des soupes, des éternels fruits et légumes, du quinoa (dont c'est l'année internationale), des aliments plein de vitamines ou de fer, sans lait et sans gluten. Dans la continuité des fêtes de fin d'année, mon mois de janvier a plutôt ressemblé à ça ou ça (ma charcuterie-traiteur préférée) :
Je l'ai un peu payé bien sûr. Mais pas si cher que ça finalement. Pour l'instant, la gastro, qui a décimé la rédaction, n'est pas passée par moi. Ni la grippe. J'ai tout juste eu ma rhinopharyngite annuelle.
Mais, pendant ce temps-là, les spécialistes du bien manger et de la forme physique ont continué leurs publications et je rattrape mon retard aujourd'hui. Voici donc ce vous avez peut-être loupé vous aussi :
Les protéines animales, c'est mal
Tension artérielle et taux de cholestérol plus bas, indice de masse corporelle moins élevé, moins de cas de diabète... Etre végétarien réduirait de 32% le risque de maladies cardiovasculaires par rapport aux personnes qui mangent de la viande et du poisson. C'est la conclusion d'une très sérieuse étude menée au Royaume-Uni et publiée mercredi dernier aux Etats-Unis. Elle a porté sur près de 45 000 volontaires âgés de 50 à 70 ans en Angleterre et en Ecosse, enrôlés dans l'enquête dite "European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition". J'en déduis donc que les protéines animales, c'est mauvais pour le cœur. Les chercheurs ont tout de même pris en compte plusieurs facteurs pour calculer le risque : l'âge, la consommation de tabac, d'alcool, l'activité physique, le niveau de formation et le milieu socio-économique...
Cette recherche conforte les conclusions d'une étude américaine sur plus de 121 000 hommes et femmes publiée en mars 2012 dans les Archives of Internal Medicine. Elle montrait un lien très fort entre le fait de manger quotidiennement de la viande rouge et un risque plus grand de mortalité de toutes causes (+12%), de maladies cardio-vasculaires (+16%) et de cancer (+10%).
Faire l'amour (entre autres) ne fait pas maigrir
Si vous comptiez sur une petite partie de sexe pour éliminer votre McDo, c'est raté. Une étude publiée il y a quelques jours dans le New England Journal of Medicine fait tomber le mythe. S'envoyer en l'air ne ferait pas perdre plus de poids que d'être assis sur son canapé. Soit environ 21 calories pour un homme de 70 kilos et âgé d’une trentaine d’années qui effectue un rapport sexuel de six minutes. Pour les femmes, aucune étude n'a été menée. Gageons que le résultat serait similaire.
Parmi les autres croyances sur la perte de poids que les chercheurs de l'Université d’Alabama s'amusent à détricoter figurent celle sur l’allaitement. Il ne réduirait en rien le risque d’obésité de l’enfant. Sauter le petit déjeuner et grignoter ne ferait pas non plus grossir. Seule recommandation efficace, selon eux : ingérer moins de calories et faire du sport.
La bière est bonne contre le cancer, le diabète et même le surpoids
Enfin une bonne nouvelle (pour ceux qui aiment le houblon). Selon une récente étude publiée par des chercheurs américains de l’université de Washington, la bière, (consommée avec modération bien sûr), aurait des effets bénéfiques sur certaines formes de cancer, sur le diabète et même sur le surpoids. Des chercheurs ont les humolones (une substance dérivée du houblon, et qui donne à la bière son amertume) auraient des effets bénéfiques sur ces pathologies.
Ces travaux, publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition, ouvrent potentiellement la voie à la mise au point de traitements à partir de ces molécules. Car boire deux demis tous les soirs dans l'idée de prévenir ces maladies ou de perdre du poids serait évidemment tout à fait contre-productif.
Voilà. A lire les conclusions de ces trois études, on arrive vite à des raccourcis (d'où ce titre), qui donnent le tournis. Mais le temps de la detox est terminé. Et je repars, bon an mal an, à la quête du graal culinaire. Prochaine étape : m'attaquer enfin au régime sans lait et sans gluten...