Sept petites choses à savoir sur les nominations aux 85e Oscars

Riva et Day-Lewis aux New York Film Critics Circle Awards, le 7 janvier.

Dix minutes et puis s'en vont. Emma Stone et Seth MacFarlane ont révélé cet après-midi les noms des personnes et œuvres nommées aux Oscars 2013 (lire l'article récapitulatif de francetv info). Avec douze nominations, le Lincoln de Steven Spielberg part grand favori. Suit de près Life of Pi, de Ang Lee (onze nominations), puis Les Misérables, Happiness Therapy (huit) et Argo (sept).

Les cinéphiles français peuvent se réjouir : le film Amour, de Michael Haneke, coproduction franco-germano-autrichienne palmedorisé à Cannes en mai dernier, est nommé cinq fois. Quant au compositeur Alexandre Desplat, paradoxalement plus connu à Hollywood qu'en France, il est en lice pour Argo.

Si j'avais vu Les Misérables et Happiness Therapy (Silver Linings Playbook, en anglais), j'aurais sans doute déjà fait mon classement personnel. Comme ce n'est pas le cas, je préfère me pencher sur les petites anecdotes à retenir de ces nominations, qui pourront vous aider à briller en société le soir de la cérémonie, le 24 février (ou pas).

Le choc des générations chez les actrices principales

Le plus beau record battu cette année par les Oscars s'est glissé dans la catégorie "meilleure actrice". Aux côtés de Jessica <3 Chastain, Jennifer Lawrence et Naomi Watts, ont été désignées la Française Emmanuelle Riva (Amour) et l'Américaine Quvenzhané Wallis (Les Bêtes du Sud sauvage). Particularité : c'est la première fois qu'un tel écart d'âge entre deux aspirantes lauréates est constaté. Riva a en effet 85 ans et Wallis seulement 9 ans.

La brochette d'oscarisés au rayon masculin

On peut le regretter, mais cette année, tous les acteurs nommés dans la catégorie "meilleur acteur dans un second rôle" (le terme anglais sonne mieux : Best Supporting Actor) ont déjà été récompensés au cours de leur carrière : Alan Arkin en 2007 (Little Miss Sunshine) ; Philip Seymour Hoffman en 2006 (Truman Capote) ; Tommy Lee Jones en 1994 (Le Fugitif) ; Christoph Waltz en 2010 (Inglorious Basterds) ; Robert de Niro en 1981 (Raging Bull) et en 1975 (Le Parrain, 2e partie).

Le précédent Abraham Lincoln

La performance de Daniel Day-Lewis est (oh surprise) assez extraordinaire dans Lincoln. L'acteur britannique, qui a déjà gagné deux statuettes pour There Will Be Blood et My Left Foot, aura pour concurrent Joaquin Phoenix, Denzel Washington, Bradley Cooper et Hugh Jackman dans la catégorie "meilleur acteur". Mais il n'est pas le seul acteur à avoir été nommé aux Oscars pour une interprétation de l'ancien président américain. En 1941, Raymond Massey avait lui aussi été nommé pour avoir campé Abraham Lincoln dans Abe Lincoln in Illinois. L'Académie lui avait toutefois préféré James Stewart dans Indiscrétions. Normal.

La blague "Anschluss" de Seth MacFarlane

La robe d'Emma Stone était jolie, mais la seule chose qu'on retiendra (peut-être) de cette présentation éclair, ce sont les quelques blagues de Seth MacFarlane, homme à tout faire qui est notamment derrière la série Les Griffin et la récente comédie Ted. Enfin, une blague surtout, destinée au film Amour, production à la fois autrichienne et allemande (et française, mais s'il l'avait précisé, sa blague n'aurait pas marché). "La dernière fois que l'Allemagne et l'Autriche ont coproduit quelque chose ensemble, c'était Hitler. Donc, là, c'est mieux." Foule en délire.

Son tweet sur le bébé de Kanye West et Kim Kardashian était quand même un peu plus drôle.

Alan Arkin, quarante-six ans après

Si vous avez vu Argo, vous vous souvenez sans doute de son personnage de producteur raté aux expressions savoureuses. Alan Arkin, dont j'ai déjà parlé un peu plus haut, est nommé quarante-six ans après sa première nomination, en 1967, pour Les Russes arrivent les Russes arrivent. Un record, selon le Hollywood Reporter.

Ceux qui étaient déjà là en 2012

Ils feront le voyage un an après avoir été nommés, l'an dernier, parfois dans des catégories différentes, souvent dans la même. J'espère ne pas en avoir oublié dans le décompte :

• Steven Spielberg et Kathleen Kennedy (Cheval de guerre -  Lincoln), "meilleur film"
• Jessica Chastain (The Help - Zero Dark Thirty), "meilleur actrice dans un second rôle" et "meilleure actrice"
• John Williams (Cheval de guerre / Les Aventures de Tintin -  Lincoln), "meilleure musique"
• Janusz Kaminski (Cheval de guerre / Les Aventures de Tintin -  Lincoln), "meilleure photo"
• Erik Aadahl et Ethan Van der Ryn (Transformers III - Argo), "meilleur montage son"
• Eugene Gearty et Philip Stockholm (Hugo Cabret - Life of Pi), "meilleur montage son"
• Stuart Wilson (Cheval de guerre - Skyfall), "meilleur mixage son"

Les deux grands absents : Bigelow et DiCaprio

Tout le monde a ses chouchous, mais il y a deux noms qui manquent cruellement à cette vague de nominations, selon moi : la réalisatrice Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty) et le comédien Leonardo DiCaprio (Django Unchained). La première, oscarisée en 2010 avec Démineurs, peut se consoler en voyant son film nommé dans cinq catégories, dont celle du meilleur film. Le second, en revanche, semble bien maudit. Nommé (seulement) trois fois aux Oscars dans sa carrière, il n'a jamais rien gagné.

Total Film dresse la liste des autres absents incompréhensibles, parmi lesquels The Master ("meilleur film"), Jean-Louis Trintignant ("meilleur acteur") ou encore Holy Motors ("meilleur film étranger").

Publié par Ariane Nicolas / Catégories : Actu