Le blog Trans'Europe Extrêmes se rend pendant la campagne des élections européennes dans cinq pays où la droite populiste et europhobe est en plein essor. Deuxième étape : le Royaume-Uni.
Quelles que soient les idées qu'il véhicule et leur degré de dangerosité, Nigel Farage, leader du populiste et europhobe United Kingdom Independence Party (Ukip), n'est pas juste un homme politique qui parle bien. C'est un véritable showman. J'en avais eu une mini-démonstration en allant au meeting de Debout La République où il était l'invité d'honneur, pour préparer ces reportages. J'en ai eu la démonstration à Portsmouth le 28 avril.
Si les autres candidats de sa liste parlent avec notes de discours et pupitre, on retire ostensiblement ce dernier pour l'entrée en scène de Nigel Farage. Équipé d'un micro très discret collé à sa joue, il mêle discours politique et blagues, vérités assénées et interpellation du public durant une demi-heure avec brio.
- Qui ici n'est pas adhérent de UKIP?
(Lumières sur la salle ou près de 50% des présents lèvent la main en se comptant du menton)
- Okay super ! ça fait à peu près 45% ça! Puis en faux aparté "Messieurs veuillez bien me verrouiller ces portes."
La salle part dans un grand éclat de rire.
Quand il parle de la situation en Ukraine, Nigel Farage tance l'Union européenne. En agitant le bras droit dans des petits mouvements de haut en bas comme s'il tenait une petite baguette, la voix hoquetant en rythme : "C'est - sur - que - si - on - titille - la - Russie - comme - ça, elle - ne - va - pas - se - laisser - faire."
Dans le cadre du Portsmouth Guildhall, avec scène surélevée encadrée de rideaux, j'avais bien plus la sensation d'être à un spectacle de stand-up qu'à un meeting. Quand il interpelle la salle "Est-ce-que vous êtes prêts à rejoindre l'armée du peuple ?", tout-à-coup, ça me revient.
Reportage. Au meeting Ukip, "les immigrés, on leur offre tout alors qu'ils n'ont pas donné un penny".
C'est la fin de cette étape au Royaume-Uni. Prochain arrêt : l'Allemagne.