La Parti socialiste a une nouvelle cheffe pour son service de presse. Hélène Fontanaud a franchi le pas qui conduit du journalisme à la communication. Elle prendra officiellement ses fonctions, rue de Solferino, lundi 14 janvier.
A 53 ans, Hélène Fontanaud a une carrière riche et variée dans la presse derrière elle. Elle est avant tout ce qu'on appelle une "agencière" dans le jargon du journalisme : elle a passé plus de 20 ans de sa vie professionnelle à l'agence de presse mondiale Reuters fondée à Londres, en 1851. Entrée dans l'entreprise l'année de son introduction en bourse, en 1984, elle y a "couvert" une multitudes de rubriques, des informations générales à l'actualité diplomatique, en passant par la politique française.
C'est également à cette époque qu'elle fait la connaissance d'Harlem Désir - actuel premier secrétaire qui a succédé à Martine Aubry à la tête du PS - lors de la création de l'association SOS Racisme que celui-ci préside. Les retrouvailles d'aujourd'hui sont, en quelque sorte, l'aboutissement d'un long compagnonnage.
Elle se lance dans une nouvelle aventure, en 2006, quand elle quitte Reuters pour devenir responsable du service politique d'Europe 1. Elle abandonne la voie de l'agence de presse - les agenciers sont réputés, parmi les professionnels du journalisme, pour être aptes à traiter tous les domaines de l'actualité en un temps record -, pour donner de la voix sur une station de radio !
Un passage à "La Tribune" et aux "Inrocks"
Après les fils des téléscripteurs et le ondes hertziennes, Hélène Fontanaud tâte de la presse écrite, en intégrant, en 2008, la rédaction de la "La Tribune". Ce journal économique, concurrent des Échos, a publié le dernier numéro papier de son édition quotidienne, le 30 janvier 2012.
Au terme de 3 années à "La Tribune", elle met le cap vers l'hebdomadaire "Les Inrockuptibles", plus connu sous l'appellation "Les Inrocks", en 2011. Magazine spécialisé dans le rock à l'origine, il s'est ouvert petit à petit à d'autres rubriques, dont la politique, avant d'être racheté, en 2009, par le banquier d'affaires, Matthieu Pigasse. Mais la réduction de la pagination - crise oblige - et la disparition du cahier politique de l'hebdo incitent Hélène Fontanaud à aller sous d'autres cieux, l'année suivante.
Elle renoue alors avec ses premières amours : l'agence de presse. Cette fois, ce sera chez Sipa - une expérience éphémère et avortée de concurrence de l'AFP - où elle reste brièvement à la toute fin de l'année dernière.
Au PS, elle va maintenant s'occuper de la presse, donc de ses anciens collègues journalistes. Elle reprend le poste qui était occupé précédemment par Dominique Bouissou qui fut aussi chef du service de presse de François Hollande pendant la campagne présidentielle. Cette dernière a intégré, en mai, le cabinet du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour y occuper les mêmes fonctions.
Les transferts du journalisme vers la communication institutionnelle ne sont pas une rareté. En revanche, les retours en arrière sont rarissimes. Hélène Fontanaud n'écrira plus de dépêches ou d'articles sur Harlem Désir, il lui restera tout de même le loisir d'alimenter son compte Twitter.