Pourquoi le plaisir est-il la clé pour manger moins?

 

Les gens qui sont en surpoids sont persuadés qu’il faut avant tout qu’ils arrêtent de se faire plaisir. Ils pensent que s’ils sont gros, c’est parce qu’ils ont toujours voulu trop se faire plaisir, qu’ils n’ont pas de volonté et que ce plaisir est coupable et mauvais. Or, le plaisir alimentaire est normal, naturel et nécessaire.

Il faut apprivoiser ce plaisir, c’est-à-dire se retrouver dans une démarche où on l’écoute, mais sans en devenir l’esclave. C’est là tout l’enjeu. Il s’agit en quelque sorte de dompter ce plaisir, et pour cela de réussir le raisonnement suivant : « Cet aliment est bon, c’est bien. Je l’aime, c’est normal. Je vais l’apprécier, tant mieux. Je vais en manger peu, mais avec plaisir. Je vais le manger pendant au moins 5 minutes pour en percevoir tous les arômes et je serai content parce que j’en aurai mangé peu et il m’aura fait plaisir ». Je suis donc gagnant : non seulement j’en ai mangé, c’était bon… mais je n’en ai pas mangé trop, donc c’est bien !

L’attitude qui consiste à arrêter de manger certains aliments parce qu’ils sont gras ou sucrés… c’est une catastrophe ! Au bout d’un certain temps, un manque apparaît et comme on aime quand même ces aliments, on va forcément se jeter dessus, avec d’autant plus d’intensité quand on en a été privé.

Un cycle commence alors : on culpabilise et on se dit que c’est foutu, donc on remange et on remange plus encore. Les gens tombent dans ce cercle vicieux épouvantable où ils sont finalement toujours malheureux : ils voudraient manger ces aliments qu’ils aiment mais ils ne peuvent pas, ils en ont mangé mais ils n’auraient pas dû.

Une schizophrénie alimentaire s’installe, tout à fait caractéristique des gens qui sont au régime, et elle engendre d’énormes difficultés à savoir ce qu’ils doivent manger. On a décrété que les bons aliments étaient ceux qui n’étaient pas caloriques et que les mauvais étaient ceux qui étaient caloriques, or c’est exactement l’inverse de ce qu’ils ressentent. Ils ne savent plus quoi manger !

Une rééducation alimentaire doit ainsi avoir lieu et permettre de prendre conscience qu’un aliment gras ou sucré : ça n’est pas le diable ! C’est bon ! Apprenez à en manger un peu, avec plaisir, et finalement les choses iront très bien.

Ce plaisir alimentaire est au service de notre alimentation. Mais c’est un long travail, et on peut mettre longtemps avant d’apprivoiser de nouveau le plaisir et de ne plus le considérer comme la cause de notre problème de poids.

Pour les gens qui sont en surpoids et qui sont rentrés dans le système des régimes, la rééducation alimentaire peut être longue. Il y a une multitude de conseils, de préjugés, d’idées reçues ou de comportements toxiques, qui sont bien là et qu’il s’agit de dépasser.

En conclusion, un important effort de rééducation et d’apprentissage reste à faire.

 

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Publié par rperonne / Catégories : Actu