Les PSA d'Aulnay ne veulent pas qu'on les oublie. Comment trouver le moyen de peser sur les mesures d'accompagnements du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) encore très éloignées de leurs espérances ? Jour après jour, ils enchaînent les actions. Ce matin, ils étaient partis pour un marathon parisien. Un de plus, pour faire parler d'eux et obtenir la nomination d'un médiateur, un vrai.
"On est allé devant l'Elysée, il y a trois semaines pour demander un médiateur" rappelle Patrice " mais en réalité ce n'était pas un vrai médiateur, il n'avait pas le pouvoir de prendre les avis des deux parties et d'essayer de régler le conflit". En effet, le directeur départemental du Travail de la Seine-Saint-Denis, Marc Leray, nommé mi-février par le gouvernement pour tenter d'apaiser les tensions à l'usine PSA d'Aulnay, s'est plutôt positionné comme un "facilitateur" entre les deux parties sans intervenir dans les négociations.
Première étape, l'Hôtel de Ville de Paris, les grévistes d'Aulnay espérent pouvoir l'investir par surprise. Mais ils sont arrêtés par la sécurité. Ensuite, direction métro Varennes. Et là sur le trottoir du boulevard des Invalides un bataillon de CRS les attend. Tout de suite, les 200 grévistes de PSA sont encerclés, et priés de ne pas sortir du carré délimité par les forces de l'ordre.
Jean Pierre Mercier, le délégué de la CGT d'Aulnay, parlemente au téléphone et obtient qu'une délégation de six ouvriers soit reçue par le directeur de cabinet de Michel Sapin, le ministre du Travail. Une heure d'entretien, à la sortie le leader syndical rend compte à ses troupes : "C'est clair ils ne veulent pas nommer de médiateur". "Message reçu" ajoute Jean Pierre Mercier avant de déplorer, "que le gouvernement n'ait pas la volonté politique de nommer un médiateur comme le Code du Travail le permet". Déception dans les rangs, le syndicaliste promet de nouvelles actions pour obtenir la nomination d'un "vrai" médiateur.
Gigi fulmine, elle faisait partie de la délégation reçue au ministère du travail : " Monsieur Hollande nous a fait la promesse de ne pas nous oublier, nous aussi on ne va pas l'oublier ". Philippe Julien, élu CGT, lui n'est pas très surpris du résultat de cette rencontre : "On savait que PSA était un patron dur à faire bouger".
Ils reprennent le métro, sous bonne escorte. Demain sera un autre jour.