Le ferrage, c'est le début de la chaîne. Le point stratégique de l'usine, c'est là que les carcasses des C3 sont assemblées, avant qu'elles "n'entrent en peinture". Si le ferrage est bloqué c'est toute l'usine qui s'arrête. Depuis mercredi matin, les ouvriers du ferrage ont arrêté le travail. Jeudi, aucune voiture n'est sortie de l'usine PSA d'Aulnay.
Trop de pression
Jeudi matin, une centaine d'ouvriers sont sortis devant la grille porte 3 pour dire leur ras-le-bol au cri de : "Y en a marre du stress, y en a marre des menaces". Au même moment un délégation était reçue par la direction de PSA pour tenter de faire annuler des menaces de sanctions prises à l'encontre de cinq ouvriers.
"Insuffisance de production"
L'affaire a commencé mardi soir lorsque cinq ouvriers du ferrage se sont vus remettre une lettre d'avertissement. Une convocation indiquant que la direction envisageait de prendre des sanctions disciplinaires à leur encontre. En toile de fond de tout cela, le rythme de la production. 700 voitures doivent sortir de l'usine d'Aulnay mais depuis l'annonce de la fermeture, c'est beaucoup moins. "Ils vont nous mettre dehors, alors au moins, qu'ils nous laissent travailler à notre rythme", s'insurge Lionel, un des ouvriers sanctionnés, à la sortie de la porte 2. Sur le parking, Nasser Azzouz, délégué CFTC regrette que "les chefs s'en prennent aux plus fragiles". Au moins, remarque-t-il, "cela ressoude la solidarité entre nous, ça peut arriver à n'importe qui désormais de se faire harceler."
Finalement, la direction de PSA a accepté de retirer les convocations au motif d'"insuffisance de production" pour les cinq ouvriers sanctionnés. A l'heure du passage entre l'équipe du matin et celle du soir, Lionel Champenoy attendait Cathie Brunet. Elle a été la première à recevoir une lettre la menaçant de sanction, sans plus d'explication : "C'est la première fois, depuis 30 ans que je travaille, qu'on me menace de sanctions, je me sens trahie".
Autour de Cathie et de Lionel un petit groupe d'ouvriers s'échangent les nouvelles de l'après-midi.