Ça vaut le coup de jouer à "Shadow of the Tomb Raider ?"

La rentrée a bel et bien débuté pour les amateurs de jeux vidéo. Une semaine après la sortie du réussi Marvel’s Spider-Man (mais réservé aux possesseurs de PS4), c’est au tour des nouvelles aventures de Lara Croft de débarquer sur consoles et PC. Disponible depuis le 14 septembre, Shadow of the Tomb Raider, est l’ultime volet d'une trilogie reboot débutée en 2013 sous l’impulsion de l’éditeur japonais Square Enix. Une fin en beauté pour l’origin story de la célèbre pilleuse de tombe ? Pop Up’ vous livre son verdict, après une douzaine d’heures de jeu.

Oui, si on est un fan hardcore de l’aventurière

Mettons rapidement fin au suspens, Shadow of the Tomb Raider ne marque aucune rupture dans la trilogie amorcée en 2013. Certes, les Américains de Crystal Dynamics ont passé la main au studio d'Eidos Montréal. Mais cette filiale des Japonais de Square Enix a choisi de miser avant tout sur la recette éprouvée dans les deux premiers opus, Tomb Raider et Rise of the Tomb Raider, en reprenant dans les grandes lignes l’histoire de l’aventurière. Pour Lara Croft, il s’agit de continuer à traquer les Trinitaires - ce groupe millénaire (ayant réellement existé, mais ici très, très, romancé) qui cherche à acquérir des reliques mystiques -, responsables de la mort de son père.

Dans cet ultime épisode (pour le moment, le futur de Lara Croft est obscur comme les tombeaux qu'elle affectionne) qui nous entraîne en Amérique du Sud, toujours accompagné du fidèle Jonah, les développeurs ont eu la bonne idée de renouer avec les origines de la saga, née il y a plus de 20 ans. Au lieu de miser sur des combats par vague façon Uncharted, c’est l’exploration qui est au cœur de la proposition. Au programme : plus de puzzles à déchiffrer, plus de tombeaux à explorer, une progression semée d'embûches et des séquences sous-marines qui font leur grand retour (avec de vils piranhas qui rodent et sans barre d’oxygène, ce qui est un peu stressant).

Quant aux séquences plus musclées (rassurez-vous, il y en a toujours), c’est désormais l’infiltration qui est privilégiée (pas étonnant lorsque l’on sait que les studios Eidos ont développé toute la saga Deus Ex). Et si vous pouvez toujours choisir d'y aller en mode bourrin, optez autant que possible pour les attaques furtives car Lara Croft ne fera pas le poids longtemps face à des mercenaires surarmés ou des fauves aux dents acérés. Pour l'aider dans cette approche où la discrétion primera, vous aurez également la possibilité d'enduire Lara de boue pour parfaire votre camouflage.

Autres nouveautés introduites par les développeurs, la possibilité de pouvoir enfin choisir d’affiner son niveau de difficulté en fonction de nos préférences de jeu (on peut par exemple opter pour des combats plus simples et conserver des énigmes retorses). Enfin, l’introduction d’un grappin dans l’attirail de l’aventurière lui permet de faire des descentes en rappel, de se balancer et de courir le long des murs. Un outil fort utile qu'il faudra avoir rapidement le réflexe de dégainer (touche R2 sur PS4) au risque de rester bloquer dans votre progression lors de certains passages particulièrement complexes.

Les fans de Lara apprécieront tout particulièrement une jolie séquence de gameplay en flashback dans laquelle le joueur incarne Lara enfant, et qui permet de découvrir les circonstances de la mort de son père, le célèbre archéologue Richard Croft. Un (trop rare) moment d'émotion qui montre la relative solitude de cette enfant qui a grandi dans un manoir aux allures de musée du quai Branly.

Non, cet épisode a les même défauts que ses prédécesseurs

Si l'essentiel de l'aventure se déroule dans la jungle péruvienne, c'est au Mexique que tout commence pour le joueur. Et pour clôturer la trilogie, les scénaristes ont imaginé une histoire encore plus abracadabrantesque que d'habitude. Car en s'emparant d'une dague maya, Lara Croft va, en toute simplicité, programmer la mort du Soleil et amorcer l’Apocalypse. On savait que la jeune femme était du genre maladroite, mais il est difficile de ne pas rire et d’éprouver de l’empathie pour cette héroïne décidément bien naïve. Surtout que, comme dans les deux premiers opus de la saga, Lara prend cher. Le moindre faux pas vous vaudra une mort par empalement sous des cris de douleurs atroces. Et si vous êtes un peu maladroit, ces violentes cinématiques pourraient bien vous dégouter de persévérer dans le jeu. Cet épisode, très sombre (au propre et au figuré) se révèle rapidement oppressant avec ses ambiances vert-bleu où l’on peine à distinguer les décors.

Pourtant, ce n’est pas faute d’être assisté par un système de guidage. L’environnement regorge de ressources à collecter que l’on trouvera sans peine grâce à l’instinct de survie. Derniers points faibles du jeu : l’IA, toujours au fraise surtout dans certaines scènes d’infiltration, un menu très brouillon, un mixage parfois raté pendant des cinématiques et une VF très moyenne. Bref, ce retour de la revanche de Lara Croft est certes, divertissant, mais ne marquera pas l'année vidéoludique.