En plus d’être le premier jeu AAA de cette rentrée (pour les possesseurs de PS4, uniquement), Marvel’s Spider-Man était attendu par les nombreux fans de l’homme-araignée. Et pour cause, les multiples déclinaisons en jeux vidéo d’un des plus célèbre super-héros Marvel n’ont jamais vraiment convaincu, à part Spider-Man 2, Ultimate Spider-Man ou encore Web of Shadows. Qu’en est-il de cette ultime version chapeautée pour la première fois par la Maison des Idées et développée par le studio californien Insomniac Games (Ratchet and Clank) ? Après avoir passé une quinzaine d’heures à se balancer entre les gratte-ciels de Manhattan, Pop Up’ vous livre son verdict. Alors, il vaut le coup ce nouveau cru de Spider-Man ?
Oui, le terrain de jeu est remarquable
On ne va pas se mentir, on a passé nos premières minutes dans la peau de Spidey à se prendre en photo accroupi sur les hauteurs de Manhattan. Sans équivoque, la plus grosse réussite de cet énième version vidéoludique de Spider-Man, c’est le réalisme de son monde ouvert, circonscrit à Manhattan. Le plus emblématique des quartiers new-yorkais y est reproduit fidèlement en ajoutant, évidemment, quelques locations emblématiques des comics dédiés aux Avengers comme l’immeuble du Daily Bugle, l’ambassade du Wakanda ou encore les bureaux de la détective privée Jessica Jones.
Seul bémol à cet environnement réaliste, l’absence d’un véritable cycle jour/nuit, imposé par le rythme de votre avancement dans la mission principale. Le jeu se rattrape toutefois en réalisant un très beau boulot sur les éclairages, souvent bluffants.
Ils seront propices pour explorer le mode photo plutôt fun qui permet de créer ses propres couvertures de comics ou des unes du Daily Bugle à partir de ses captures d’écran. Malin.
Oui, #JeSuisSpiderMan
En dépit d’une caméra en vue à la troisième personne, Marvel’s Spider-Man est de loin le meilleur jeu pour nous mettre dans la peau de l’homme-araignée. Grâce à un gameplay simplissime, jamais il n’a été plus évident de virevolter d’un immeuble à l’autre ou de courir sur leurs façades. Une évidence qui laisse le joueur profiter pleinement de ces moments de liberté absolue. D’ailleurs, en se baladant dans les airs de la sorte, les déplacements rapides communs à tous les mondes ouverts (que l’on débloque après quelques heures de jeu et qui donnent lieu à d’hilarantes cinématiques montrant Spidey dans le métro) deviennent presque inutiles
Le jeu offre également la possibilité de faire évoluer son Spider-Man en fonction de ses compétences au combat (à choisir entre "Innovateur", "Défenseur" ou "Tisseur de toile" selon que vous êtes plus à l’aise en infiltration, en enchaînement de combos ou en combat aérien).
Et pour assurer le fan service, vingt-six costumes (et presque autant de pouvoirs) sont à débloquer dans le jeu en collectant des jetons acquis lors des multiples quêtes et missions secondaires (pas toujours passionnantes, nous y reviendrons…) à la disposition du joueur.
Oui, on a l’impression d’être dans un film du MCU
"Oublie pas le tiret entre Spider et Man". Dès le début du jeu, le ton est donné. Ce Peter Parker version Insomniac n’a rien perdu de son impertinence légendaire. D’ailleurs, ce n’est sûrement pas un hasard si la voix française est assurée par le doubleur d’Andrew Garfield qui a incarné Spider-Man sur grands écrans en 2012 et 2014.
Si sa mise en scène très cinématographique lorgne sur le destin hollywoodien du Tisseur de toile, le ton de ce Marvel’s Spider-Man est plus proche du dernier film de la saga, Homecoming, porté par le pétillant Tom Holland. Drôle, moqueur, parfois émouvants, les dialogues sont plutôt réussis, surtout ceux entre Peter Parker et son mentor Otto Octavius que le jeune Peter assiste dans son laboratoire de recherche dès le début de l’aventure. cerise sur la toile, un caméo de Stan Lee vient parfaire l'immersion cinématographique, comme un ultime clin d’œil aux films de la saga Spider-Man et plus largement du MCU.
Non, ça manque cruellement d’originalité
La première évidence survient au tout début du jeu. Accroupi en haut d’un immeuble de la skyline, on réalise soudain que ce plan très photogénique nous en rappelle un autre, lorsqu’il y a quelques mois, nous parcourions l’Egypte en incarnant Bayek dans Assassin’s Creed Origins. Ce sentiment de déjà-vu s’accentue évidemment quand on doit reconnecter une tour pour révéler la carte d’un quartier de Manhattan et ainsi découvrir nos différents objectifs secondaires (mécanique propre à de nombreux jeux Ubisoft). Et cette impression d’avoir déjà joué à un jeu similaire dans le passé ne s’arrête pas là. Insomniac Games a visiblement bien appris la leçon en s’inspirant des meilleurs jeux d’action aventure du genre, et en premier lieu de Batman Arkham, la référence dans le jeu vidéo de super-héros. Bref, ne vous attendez pas à être surpris, Marvel’s Spider-Man n’invente rien et se contente de faire aussi bien que ses prédécesseurs. C’est déjà pas mal, mais on aurait aimé un soupçon de personnalité.
Non, on s’ennuie car les quêtes annexes sont trop répétitives
Qui dit jeu générique, dit histoire principale agrémentée de quêtes annexes. Dans Marvel’s Spider-Man, elles sont d’autant plus indispensables qu’elles permettent de collecter différents types de jetons qui offrent au joueur la possibilité d’acheter capacités, gadgets et autres costumes. Le problème, c’est leur manque de variété. Les désamorçages de bombes, les courses-poursuites (de pigeons, parfois !), les monuments à photographier, ou pire, les puzzles scientifiques s'enchaînent (qui rappelleront à votre bon souvenir le pire de vos cours de physique-chimie), sans grande originalité. A moins d’être un maniaque qui cherche à finir le jeu à 100%, toutes ces missions annexes risquent vite de vous ennuyer. Même sentiment du côté des combats qui offrent finalement assez peu de possibilités au joueur de s’éclater, tant ce sont toujours les mêmes combos et les mêmes pouvoirs qui se révèlent efficaces.
En fait, il faut attendre la fin du jeu pour que Marvel’s Spider-Man devienne vraiment intéressant. On assiste enfin à une diversification des missions secondaires et surtout à des combats de plus en plus fun, laissant au joueur la possibilité de réaliser de chouettes combos. On aurait préféré un jeu à la durée de vie un peu plus courte, mais plus dense et plus surprenant.