Les cinq films qui nous ont marqués en 2016

Au buzzer. Alors que l'année 2016 se termine dans quelques heures, Pop Up' vous présente son dernier top 5 de l'année. Après les séries, les jeux vidéo et les BD, c'est au tour des films d'être à l'honneur. Comme pour les autres tops, nous avons soumis à la rédaction de franceinfo une liste de longs-métrages sortis cette année.

Et comme on s'appelle Pop Up', cette liste comprenait uniquement des films grand public et plutôt pop corn que petits fours. La lutte a été âpre et certains films échouent aux portes de ce classement alors qu'ils auraient mérité d'y apparaître.

5"Premier contact"

Ça parle de quoi ? L'alerte est maximale après que douze vaisseaux extraterrestres ont été repérés, flottant à quelques mètres du sol, au-dessus de douze pays répartis dans le monde. Pour comprendre leurs motivations, l'armée américaine embauche une linguiste (Amy Adams) pour tenter de communiquer avec les hôtes du vaisseau stationné dans le Montana. Avec l'aide d'un physicien (Jeremy Renner), elle va établir un "premier contact" avec ses deux hôtes.

Pourquoi on adore. Parce que, pour une fois, plutôt que de transformer une intrusion extraterrestre en prétexte à un déluge d'effets spéciaux destinés à nourrir des combats pour éviter une éventuelle extinction massive de la race humaine, Premier Contact imagine ce qu'il pourrait se passer si ces aliens débarquaient sur Terre sans aucune velléité. Avec ce postulat simple et néanmoins singulier dans un film de science-fiction, le réalisateur québécois Denis Villeneuve (Sicario, Prisoners et bientôt Blade Runner 2049) s'interroge sur nos modes de communication et, plus largement, sur l'avenir de l'humanité. C'est ambitieux, parfois un peu ampoulé mais le résultat est formellement bluffant et a le mérite de faire réfléchir le spectateur.

A noter que Premier contact termine à égalité avec Dernier train pour Busan, sans aucun doute le meilleur film de cet été, et Sausage Party, aussi intelligent qu'un Pixar mais réalisé par des gros fumeurs de weed. 

4"Deadpool"

Ça parle de quoi ? Un mercenaire surarmé, Wade Wilson, bénéficie d'un puissant pouvoir d'autoguérison à la suite d'expériences censées le guérir de son cancer généralisé. Sauf que contrairement à ceux de Spider-Man, ces grands pouvoirs s'accompagnent chez lui d'une grande... irresponsabilité. Aussi doué pour les vannes que pour dézinguer ses ennemis, il se lance dans une vendetta pour retrouver l'homme qui l'a défiguré et a enlevé sa compagne.

Pourquoi on adore. Parce que c'est un film qui ose. Deadpool ose proposer une adaptation fidèle de ce comics aussi violent et grossier qu'hilarant. Quitte à être interdit aux moins de 16 ans en France et classé R aux Etats-Unis. Une prise de risques payante, puisque le long-métrage a cartonné au box-office et séduit les critiques. Sous l'impulsion de Ryan Reynolds, parfait dans le rôle du "Merc with a mouth", Deadpool ose aussi, comme dans le comics, briser le quatrième mur en s'adressant directement au spectateur et en commentant ses propres aventures. De quoi provoquer de nombreuses séquences hilarantes et donner un caractère iconique à ce personnage qui n'hésite pas à se moquer des vieilles recettes appliquées dans les films Marvel. L'irrespect qui force le respect.

3"Zootopie"

Ça parle de quoi ? Judy Hopps est une jeune lapine qui réalise son rêve en quittant sa campagne pour devenir policière à Zootopie. Mais dans cette incroyable métropole où chaque espèce animale cohabite en paix avec les autres, elle peine à s'intégrer dans son commissariat peuplé de grosses brutes qui la sous-estiment. Jusqu'au jour où elle s'attaque, en compagnie d'un renard narquois, à une affaire épineuse d'actes de violences commis par des animaux revenus à l'état sauvage.

Pourquoi on adore. Parce que Disney s'est mis au niveau de Pixar. Avec Zootopie, la firme aux grandes oreilles propose un film bien plus adulte que ses dernières productions. De l'intrigue aux personnages en passant par le sous-texte politique sur les discriminations, ce long-métrage fait preuve d'une maturité et d'une qualité épatantes que l'on retrouve d'habitude dans les meilleurs productions Pixar telles que Toy Story, Nemo ou Wall-E. Drôle et splendide visuellement, Zootopie est surtout un excellent film avant d'être un bon Disney.

2"Les 8 Salopards"

Ça parle de quoi ? John Ruth, un chasseur de primes implacable, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue, une chef de gang sans merci, se faire pendre. En raison d'un blizzard, ils se retrouvent coincés en compagnie de six autres personnages tout aussi inquiétants dans une auberge isolée. La tension monte rapidement entre ces huit salopards, alors que les coups tordus et les trahisons se multiplient au fil des heures. 

Pourquoi on adore. Parce que Quentin Tarantino est un salopard. Lorsque le pitch du 8e film du réalisateur américain a fuité, et qu’on a pris connaissance du casting, on s’est tous dit qu’on aurait droit à un long-métrage dans la veine de Django Unchained. Tout faux ! Le sale gosse de Hollywood a dégainé un huis clos tendu comme un pendu, digne de Réservoir Dogs. Porté par des dialogues au couteau, des acteurs saignants et une mise en scène bluffante, percutante, Les 8 Salopards a beau ne pas être le meilleur long-métrage de Quentin Tarantino, ça reste un putain de bon film.

1"Spotlight"

Ça parle de quoi ? Poussée par le nouveau directeur de la rédaction qui vient de débarquer, la petite équipe de journalistes de la cellule d’investigation du quotidien Le Boston Globe se lance sur une affaire de pédophilie qui touche les églises catholiques de la ville. Mais au fil de leurs investigations, les enquêteurs de Spotlight vont découvrir que le scandale concerne des centaines de prêtres couverts par les plus hautes sphères de l’Eglise catholique.

Pourquoi on adore. Bon, effectivement, le fait qu’il s’agisse d’un film sur les journalistes et leur travail, parfois ingrat, d’enquête, a forcément influencé le vote de la rédaction de franceinfo. Mais au-delà de ça, Spotlight est surtout un retour aux sources des grands films du genre, porté par Sidney Lumet (Douze hommes en colère), Sydney Pollack (Les Trois Jours du condor), Alan J. Pakula (Les Hommes du président) ou, plus récemment, Michael Mann avec Révélations.

Des œuvres aussi sobres qu’efficaces où les scènes d’action les plus folles se résument parfois à un simple coup de téléphone ou à un journaliste qui épluche un almanach. Pas besoin d’artifices dans Spotlight, juste une histoire, vraie, bien racontée et portée par des acteurs justes. Les cappuccino, macchiato et autres frappuccino, c’est bon, mais rien ne vaut parfois un bon café noir.