Après Django Unchained, Quentin Tarantino revient avec un nouveau western : Les Huit salopards. C'est le huitième long-métrage du cinéaste américain, auteur, entre autres de Pulp Fiction, Kill Bill et Inglorious Basterds, dernier réalisateur à Hollywood à créer l'événement sur son seul nom. Il promet d'ailleurs à l'envi de prendre sa retraite lorsqu'il signera son dixième film. Avant la sortie en salles, mercredi 6 janvier, de ce huis clos enneigé avec Samuel L. Jackson et Kurt Russell, Pop Up' vous indique huit choses à savoir sur Les Huit salopards.
1Le scénario a fuité avant le tournage
L'histoire des Huit salopards commence mal. A la fin janvier 2014, avant même le début du tournage, le script est diffusé sur internet. Quentin Tarantino assure pourtant n'avoir envoyé le texte qu'à "six enfoirés", suspectés donc d'être à l'origine de cette fuite. "Je suis très, très déprimé, lâche-t-il quelques jours plus tard. J'ai terminé un scénario, un premier jet, et je ne comptais pas filmer avant l'hiver prochain, dans un an." Gawker (en anglais) publie un article sur le sujet. Problème : le site américain insère plusieurs liens vers cette version écrite des Huit salopards, provoquant la colère du cinéaste, qui décide de porter plainte.
2Quentin Tarantino a failli ne pas faire le film
Passablement énervé par cette fuite, Quentin Tarantino décide d'abandonner le projet. Avant de se raviser, quelques mois plus tard, au printemps 2014. Ce qui l'a fait changer d'avis ? Une lecture publique du scénario, dans un théâtre de 1 600 places à Los Angeles (Californie), raconte La Presse. A la fin, le public salue l'œuvre de "QT" par un tonnerre d'applaudissements et une standing-ovation. L'accueil réservé à son histoire, que Quentin Tarantino envisage comme une pièce de théâtre ou une nouvelle, le convainc d'adapter Les Huit salopards au cinéma.
3C'est un huis clos de 2h48
Imaginez des chasseurs de primes, une détenue, un shérif et un propriétaire de diligence, entre autres, tous coincés dans un refuge du Colorado à cause d'une tempête de neige. Tel est le programme des Huit salopards, qui se déroule juste après la guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage. A partir de là, que peut-il bien se passer ? Absolument tout, d'autant que le film dure 2h48, explique Variety. Les premiers échos assurent quand même que le film aborde assez directement le racisme aux Etats-Unis, un sujet politique qui a une résonance particulière en raison de l'actualité américaine.
4Il a été tourné en 70 mm
Le réalisateur a promis une version de son huis-clos enneigé plus longue de 12 minutes pour les spectateurs qui iront voir le film en 70 mm, le format dans lequel il a été tourné. "C'est l'image la plus large qu'on puisse produire et cette caméra donne à l'image un aspect événementiel, vante Quentin Tarantino, cité par Culturebox. Il y a non seulement une sensation de grandeur, mais également une agréable netteté et cela donne une vraie impression de cinéma et des films épiques produits dans les années 1960."
"On a tendance à croire que ce format ne pourrait être utile que pour filmer des paysages grandioses, s'enthousiasme-t-il encore dans La Presse. Ça n'est pas le cas. Il permet aussi de créer un espace encore plus intime. Samuel L. Jackson n'a jamais eu droit à d'aussi beaux plans rapprochés. Et puis, il peut toujours se passer quelque chose à l'arrière-plan. On surveille la scène comme une partie d'échecs." Mais tourner avec des bobines à l'ère du numérique a quand même plusieurs inconvénients : un surcoût non négligeable (le budget des Huit salopards est estimé à 44 millions de dollars) et des salles adaptées qui se font rares (d'autant que ce n'est que le 11e film de l'histoire tourné dans ce format). Les projections en France en 70 mm se comptent ainsi sur un doigt en France, selon Le Monde, le Gaumont Marignan. Dommage.
5Le plateau était refroidi pour faire plus vrai
Quentin Tarantino n'est pas un adepte des effets spéciaux. Pas question de créer numériquement de la vapeur d'eau qui sort de la bouche des personnages. Le réalisateur préfère refroidir tout le plateau. "On a tourné tous les jours, par -1°C, c'était l'enfer", se souvient Samuel L. Jackson, interrogé par Collider (en anglais). Brrrr.
6Jennifer Lawrence aurait pu jouer dedans
Samuel L. Jackson (Pulp Fiction, Jackie Brown, Django Unchained), Kurt Russell (Boulevard de la mort), Tim Roth (Reservoir Dogs, Pulp Fiction) ou encore Michael Madsen (Reservoir Dogs, Kill Bill)... "QT" retrouve ses acteurs fétiches, des types dont la carrière est plutôt derrière eux, que le cinéaste adore faire briller à nouveau, analyse Le Monde. Une nouvelle venue aurait même pu s'ajouter à ce casting : Jennifer Lawrence, que le réalisateur aurait bien vu dans le rôle de Daisy Domergue, finalement interprétée par Jennifer Jason Leigh, comme il l'a confié à Entertainment Weekly (en anglais). A défaut de "J-Law", le public un peu plus jeune devrait reconnaître Channing Tatum, qui a "harcelé" à raison "d'un mail par jour" le réalisateur pour être à l'affiche des Huit salopards.
7Le film a (encore) été piraté
Quelques jours avant la sortie de son film outre-Atlantique, Quentin Tarantino a de nouveau eu maille à partir avec des hackers. Lesquels ont diffusé sur internet une copie pirate du film (un "screener", destiné aux membres de l'Académie des Oscars, par exemple). Ils se sont par la suite excusés, comme le note The Independant (en anglais), tout en faisant remarquer que leur acte, bien qu'illégal, a engendré une certaine publicité au film. "Comme tout le monde parle des Huit salopards, nous ne pensons pas que les producteurs ont perdu de l'argent à cause de nous, osent écrire les pirates dans un communiqué. Nous pensons même que cela a créé une sorte de hype et que le film fait plus parler de lui aux infos, à la radio et dans les médias que Star Wars. Cette promotion n'a rien coûté." Culotté comme argument.
8Sa sortie ne tombe pas au meilleur moment
Sorti le 25 décembre aux Etats-Unis, et malgré cette "pub gratuite", Les Huit salopards a rencontré une concurrence féroce au box-office : l'épisode VII de Star Wars, qui domine de la tête et des épaules le box-office américain. Du coup, le film n'a réalisé que 16 millions de dollars de recettes pour son premier week-end d'exploitation, rapporte le magazine Variety. Un résultat un peu décevant. En fait, c'est le plus mauvais démarrage pour le réalisateur depuis Jackie Brown, en 1997. Harvey Weinstein, le producteur attitré du cinéaste, s'est promis de ne jamais répéter cet erreur : "Ne sortez pas en même temps que le plus grand succès de l'histoire du cinéma", s'est-il conseillé à lui-même.