L'humanité peut-elle se mettre en danger si elle dépasse ses propres limites grâce à la technologie ? Non, ce n'est pas un sujet de philosophie ou le titre du numéro spécial de Sciences et avenir, mais le picth du meilleur jeu vidéo de la rentrée Deux Ex : Mankind Divided. Dernier volet d'une saga débutée en 2000, le titre d'Eidos Montréal et Square Enix, sorti le 23 août sur PlayStation 4, Xbox One et PC Windows vous a peut-être échappé, trop occupé que vous étiez à bronzer ou à vous écharper sur le burkini.
Et c'est bien dommage, car vous êtes du coup passés à côté du meilleur jeu d'action-RPG de ces dernières semaines. Pas de panique Pop Up' vous explique pourquoi Deus Ex : Mankid Divided va vous permettre d'égayer votre rentrée.
Parce qu'il bénéficie d'une histoire complexe
Ras-le-bol des scénarios qui tiennent sur un timbre-poste comme dans Call of Duty, The Division ou Gear of Wars ? Bienvenu dans Deus Ex. Dès sa sortie en 2000, la saga s'est distinguée par son histoire travaillée aux multiples intrigues qui dépeint les effets des technologies liées au transhumanisme dans un futur dystopique à l'ambiance cyberpunk. Dans ce nouvel épisode, l'humanité se retrouve plongée dans une grave crise existentielle et politique.
L'homme a, en effet, réussi à repousser ses propres limites grâce à des "augmentations" technologiques. Bras en carbone, yeux bioniques, implants destinés à booster les capacités du cerveau... Tout est possible, pour le meilleur (fin des maladies, allongement de la durée de vie), et pour le pire car ces évolutions ont été piratées par des dangereux activistes. Résultat : une grande partie des "augmentés" ont été saisis d'une folie meurtrière et ont massacré des centaines de milliers d'humains.
De quoi provoquer une crise mondiale, des mesures discriminatoires envers les "augmentés" et l'apparition de groupes d'extrémistes qui prônent un retour à un humain plus pur. Plus grave : et si des sociétés secrètes se cachaient derrière ces événements pour atteindre un objectif mystérieux ? C'est ce que va tenter de découvrir Adam Jensen, un agent secret chevronné bénéficiant de nombreuses "augmentations" qui enquête sur un attentat à Prague. Oui, se lancer dans Deus Ex : Mankind Divided nécessite du temps de cerveau disponible, et de se plonger dans le long résumé du précédent opus si on n'est pas familier de la saga. Sans oublier que l'histoire principale bénéficie de quêtes annexes souvent excitantes.
Parce que ce n'est pas un simple FPS
Que ceux qui ont la gâchette facile soient prévenus. S'ils souhaitent défourailler des ennemis à grands coups de fusil à pompe comme dans Battlefield ou Call of Duty, qu'ils passent leur chemin. Car Deus Ex : Mankind Divided a beau adopter la jouabilité d'un jeu de tir à la première personne (FPS), il se montre beaucoup plus subtil que ça. La saga met l'accent, en effet, depuis sa création sur l'infiltration. Et ce nouvel épisode ne fait pas exception en proposant une vue à la troisième personne digne de Metal Gear quand le joueur souhaite utiliser les différents éléments du décor pour se cacher et ainsi éviter ses ennemis.
Mieux, Deus Ex permet aussi de ne tuer aucun ennemi en mettant à la disposition d'Adam Jensen des armes non-létales destinées à étourdir ou immobiliser les adversaires. Sans oublier qu'il est aussi possible de déminer certaines situations périlleuses en utilisant une interface de dialogues très efficace. Une véritable philosophie "pacifiste" proposée au joueur qui peut ainsi lui procurer une expérience différente, même s'il est toujours possible, mais parfois tout de même plus compliqué, de jouer les gros bras et de dégommer ses ennemis.
Parce qu'il pousse à réfléchir (beaucoup et souvent)
Comme expliqué plus haut, Deus Ex : Mankind Divided fait preuve de beaucoup de finesse dans sa jouabilité, en poussant le joueur à choisir entre une approche frontale ou plus subtile lors des scènes d'action. Mais le titre de Square Enix se montre aussi terriblement cérébral en proposant des phases de dialogues poussées où les questions et réponses que vous ferez changeront la donne. Grâce à certaines "augmentations", Adam Jensen est ainsi capable de détecter les pantomimes de ses interlocuteurs qui trahissent le fond de leur pensée.
Une fonctionnalité pratique quand on cherche à obtenir des informations ou à manipuler quelqu'un. Dans ces situations, le jeu propose une interface maligne où le discours de votre interlocuteur est décrypté en temps réel via trois émotions principales, puis un profil psychologique est dressé. De quoi vous permettre de découvrir la réponse la plus efficace pour parvenir à vos fins. Mais l'exercice est loin d'être simple et il n'est pas rare de se creuser la tête pendant de longues minutes avant de donner sa réponse.
Dans la même veine, Adam Jensen peut aussi pirater les ordinateurs, systèmes de surveillance ou portes verrouillées. Mais là encore, il ne suffit pas de le dire pour le faire. Deus Ex propose ainsi des mini-jeux hautement addictifs où il faut réussir à infiltrer un système informatique sans se faire repérer par les logiciels anti-virus et les pare-feux.
Loin d'être anecdotiques, ces séquences peuvent vous permettre de découvrir le code secret d'un coffre de banque ou de désactiver une alarme. Mais on se retrouve aussi parfois à pirater les habitations d'inconnus et découvrir leurs petits secrets. Et ça, c'est très chronophage...
Parce que c'est beau
Deus Ex : Mankind Divided est beau. Pas magnifique au point de vous décrocher la mâchoire mais les graphismes sont suffisamment réussis pour donner au titre de Square Enix un écrin séduisant. Mais c'est surtout grâce à la richesse de ses environnements qu'il se distingue. Des petits détails ici ou là à Prague par exemple, qui renforcent le sentiment d'immersion : des passants qui discutent, un contrôle policier musclé à quelques pas de vous... On sent que l'univers de Deus Ex a bénéficié d'un soin particulier pour le rendre le plus cohérent possible.
Les divers protagonistes de l'histoire sont aussi assez travaillés pour afficher une personnalité et un charisme capables de provoquer une empathie. Un facteur important pour un jeu qui se base en partie sur les interactions avec les autres et les conséquences de nos actes. Seul hic : la synchronisation labiale est parfois un peu dans les choux, ce qui a tendance à rompre le charme opéré par Deus Ex : Mankind Divided. Sans oublier que si la version française est très correcte, elle pâtit toutefois de quelques doublages inégaux. Frustrant.
Parce qu'il va falloir attendre octobre pour trouver un jeu aussi excitant
Depuis la fin mai et le sortie d'Uncharted 4, les jeux aussi ambitieux que Deus Ex : Mankind Divided se font rares. Certes, No Man's Sky a fait son petit effet lors de sa sortie début août, mais ses défauts font qu'il n'est pas LE jeu de l'été. Et du côté des futures grosses sorties, c'est loin d'être la fête du slip.
Hormis Fifa 17, attendu pour le 29 septembre, il faudra attendre le 7 octobre pour voir un hit en puissance débarquer avec l'arrivée de Mafia III. Ensuite, il faudra encore patienter jusqu'au 21 octobre pour profiter du très attendu Battlefield 1 et survivre jusqu'au 29 novembre pour enfin se frotter à Final Fantasy XV. Bref, Deus Ex : Mankind va encore vous occuper quelques temps avant que vous ne passiez à autre chose