Pourquoi "The Division" fait un carton planétaire

Dans le mille. Sorti le 8 mars sur PS4, Xbox One et PC, The Division a totalisé un chiffre d'affaires mondial de 330 millions de dollars sur les cinq premiers jours de sa commercialisation, selon Ubisoft, l'éditeur de ce jeu d'action. Soit un record pour un lancement d'une nouvelle franchise, détenu jusqu'à présent par l'excellent Destiny qui avait récolté 325 millions de dollars sur la même période.

Plus gros démarrage de l'histoire d'Ubisoft, The Division est aussi la plus belle vente enregistrée au Royaume-Uni pour un titre sorti au premier trimestre. Pop Up' vous explique pourquoi ce jeu fait un aussi gros carton.

Parce que c'est très (très) beau

Il est toujours important de faire bonne impression lors d'une première rencontre. Ce précepte est appliqué à merveille par les créateurs de The Division. Dès les premières minutes de jeu, on est bluffé par la qualité graphique du titre d'Ubisoft. Dans un New York ravagé par une pandémie déclenchée lors du "Black Friday", on évolue au milieu de voitures accidentées et des poubelles dans un univers post-apocalyptique qui se veut le plus réaliste possible. "L’objectif était d’avoir une histoire et un décor réalistes. Pour reproduire la ville, nous avons effectué beaucoup de voyages sur place afin de prendre des photos et tourner des vidéos. Notre New York virtuel n’est pas parfaitement identique à son modèle, mais nous sommes parvenus à un résultat très proche", assure Julian Gerighty, directeur créatif du jeu.

On parcourt ainsi les rues de la Grosse Pomme, de Brooklyn en passant par Time Square ou certaines stations de métro avec un sentiment d'immersion qui se renforce au fur et à mesure de l'aventure tant le titre d'Ubisoft se montre riche en détails. Cerise sur le gâteau, The Division ne se contente pas de proposer de très beaux décors, il sait aussi les rendre vivants. Entre la météo qui change constamment, le cycle jour/nuit, les chiens errants, les rats, les corbeaux et les casseurs, les forces de l'ordre ou les survivants, qui arpentent les rues en plein désarroi, c'est toute la ville, pourtant frappée par une mystérieuse épidémie, qui semble bien vivante.

Et si on y ajoute un environnement sonore réussi (on vous conseille d'utiliser un casque), l'expérience est bluffante et on a souvent l'impression de se retrouver dans la série The Strain pour l'ambiance ou dans Heat quand on se retrouve au coeur d'une fusillade. Une immersion d'autant plus importante que comme le rappelle Le Monde, l'action se déroule à New York. "New York est sûrement la ville la plus célèbre du monde. C’est LA ville des villes. Ceux qui n’y ont jamais posé les pieds la connaissent déjà par le cinéma, les séries télé, la musique ou la littérature", avance Ubisoft dans sa brochure de présentation.

Parce que c'est un mélange de "Destiny", "Gears of War" et "Metal Gear"

De bons ingrédients font-ils un bon plat ? Oui, à condition de bien les cuisiner. Si The Division n'apporte rien de révolutionnaire en termes de gameplay ou d'histoire, il a su prendre le meilleur des derniers très bons jeux sortis récemment. A l'image de Metal Gear Solid V, le titre d'Ubisoft est un jeu de tir à la troisième personne (TPS) qui propose un monde ouvert où l'aventure principale s'enrichit au fur et à mesure de missions secondaires. Libre au joueur de suivre l'histoire de façon linéaire ou de déambuler dans Manhattan pour avancer à son rythme et faire progresser sa base et son personnage.

Ce système permettant de faire évoluer son avatar et ses armes fait d'ailleurs clairement penser à Destiny. Comme dans le FPS d'Activision, il est possible d'augmenter les compétences de son personnage grâce à des points d'expérience récoltés au cours des missions principales et secondaires. A chaque fois que l'on franchit un level, il est possible d'obtenir de meilleures armes ou armures que l'on peut soit acquérir chez des commerçants soit en les récoltant sur les cadavres de nos adversaires ou en farfouillant dans les rues et appartements.

Une course à l'échalote indispensable et addictive qui pousse le joueur à enchaîner les heures de jeu. Sans oublier que comme dans Destiny, The Division propose aussi un système qui permet de faire évoluer les compétences de son personnage selon trois spécialités : "soigneur", ingénieur "défensif" ou "offensif". Au joueur de les développer selon son style, comme dans tout bon RPG (Role Playing Game, jeu de rôle).

The Division se distingue enfin par son gameplay qui offre la possibilité de se mettre à couvert lors des fusillades ou de passer d'un abri à un autre en esquivant les balles. Il suffit de pointer un mur, une voiture ou un stand de hot-dog puis d'appuyer sur un bouton pour voir son personnage foncer se mettre à couvert puis se déplacer et se coller à l'obstacle en question.

Un système efficace et jouissif lors des affrontements avec les gangs qui pullulent à New York. Un système qui rappelle surtout celui de Gears of War. Le jeu de Microsoft Games Studio, sorti en 2006 en exclusivité sur PC et Xbox 360, proposait déjà aux joueurs un gameplay identique où il fallait se mettre à couvert avant d'abattre ses ennemis. The Division va même jusqu'à reprendre le système de "tir à couvert", où le personnage se sert de son arme à l'aveugle en tirant par-dessus son abri.

Parce que le multijoueur est efficace

Plus on est de fous... Alors que The Division est légitimement critiquable concernant son mode solo, dont l'intrigue se perd parfois au milieu des quêtes annexes et dont certaines missions apparaissent comme répétitives, comme le relève IGN dans sa review (en anglais), les développeurs ont trouvé une parade efficace à ces reproches : le multijoueur. Le titre d'Ubisoft permet, en effet, de suivre l'aventure principale en compagnie d'amis ou d'autres joueurs rencontrés en ligne dans des escouades qui peuvent accueillir jusqu'à quatre personnes.

Une possibilité qui dope l'intérêt des missions car plus les joueurs sont nombreux, plus les ennemis rappliquent en nombre et affichent une hargne supérieure. De quoi déclencher des déluges de feu au cours de gunfight nerveux où il est important de faire preuve de coordination et de tactique pour espérer s'en sortir. Sans oublier que c'est le moment idéal de profiter de chaque classe développée par les autres joueurs qui pourront soit vous apporter une aide médicale, soit vous fournir des abris blindés par exemple.

Un mode multijoueur d'autant plus efficace qu'il est servi par un système de "matchmaking" plutôt pratique. Il est, en effet, possible de trouver des alliés au début de chaque mission de façon automatique en lançant une recherche sur les serveurs du jeu, en effectuant des requêtes directes à ses potes, ou en rencontrant d'autres joueurs dans les planques disséminées sur la carte. Résultat : The Division s'est déjà constitué une solide communauté de gamers qui se traduit en chiffre avec déjà 100 millions d'heures passées en ligne quelques jours après le lancement. Et Ubisoft ajoute qu'un pic de 1,2 million d'utilisateurs a été atteint durant la fin de semaine, un record d'engagement là-aussi pour l'éditeur français, qui est bien décidé à capitaliser sur cette base de fans. Deux mises à jour sont prévues dans les prochaines semaines pour enrichir le contenu et, surtout, trois extensions, qui développeront le terrain de jeu tout en apportant de nouvelles motivations pour les high levels, sont annoncées, assure Gamekult.

Parce que la "Dark Zone" est fascinante

Le côté obscur fait la force de The Division. En plus de l'aventure principale, le titre d'Ubisoft propose la "Dark Zone", une immense partie de New York placée en quarantaine où se trouvent les ennemis les plus dangereux, et les armes et équipements les plus efficaces. Problème numéro un, pour récupérer ces précieux items contaminés, il faut les exfiltrer en appelant un hélicoptère dans une des zones d'extraction qui se trouvent dans cette partie de la ville. Problème numéro deux, tous les joueurs de The Division peuvent se rendre, en ligne, dans la "Dark Zone". L'occasion, certes, de vous faire des alliés dans cet environnement très hostile, mais aussi de vous faire de nouveaux ennemis.

Car n'importe quel joueur peut décider de vous abattre, après vous avoir aidé, pour vous voler votre butin. Rien ne vous empêche d'ailleurs de faire de même, si ce n'est votre morale et, surtout, le fait que lorsque que vous tuez un autre joueur, vous êtes signalés aux yeux de tous comme un "renégat". Soit un joueur malhonnête qu'il vaut mieux rapidement éliminer.

Du coup, la "Dark Zone" devient un univers aussi passionnant que stressant où cohabitent paranoïa et excitation. On peut ainsi mettre sur pied une équipe de joueurs en qui on a une totale confiance pour réussir à survivre et récupérer le maximum de matos, mais on peut aussi tomber sur des joueurs qui ont décidé de s'associer pour détrousser les pauvres malheureux qui entrent la fleur au fusil dans cet univers sans foi ni loi (ce qui m'est arrivé lors de mes premières parties). "No pain, no gain..."