2020.
Quelle année… Tous, nous souviendrons de cette année si particulière. A la condition que l’année qui se présente ne soit pas encore pire. Mais nous n’en sommes pas là.
Le COVID et ses conséquences sont bien évidemment les informations qui auront rythmées nos quotidiens comme jamais.
Les Forces de l’ordre auront, elles aussi, été au cœur de l’actualité. Trop souvent. Et pas nécessairement pour de bonnes raisons.
Même si, trop souvent aussi, l’information aura été amplifiée ; parfois déformée. A desseins politiques. Mais tout de même…
D’ores et déjà, la police aura participé, de façon très importante, à la lutte contre le COVID. Et, il faut le dire, dans un rôle qu’elle n’a jamais eu auparavant, hyper restrictif des libertés fondamentales. Le contrôle du confinement. Et l’on sait comme le premier, en début d’année, a été stricte. L’objectif : s’assurer que les français sortent le moins possible de chez eux. Et il faut également se souvenir des circonstances lorsque les masques manquaient, et que les policiers avaient interdiction de les utiliser, étant même parfois menacés de sanctions disciplinaires.
Nous ne sommes « que » quelques mois plus tard, mais tout cela nous semble aujourd’hui inimaginable, tellement le masque est devenu un objet du quotidien, pour tous, en tous lieux, toutes circonstances. Et puis d’autres séquences s’en sont suivies, avec, alternativement, un nouveau confinement (moins restrictif) et des périodes de couvre-feu. Indéniablement, les forces de l’ordre se sont trouvées être bien moins intransigeantes, passée la première vague. Probablement des instructions demandant à être plus pédagogues que répressifs.
2020 aura été une nouvelle année voyant un nombre important de manifestations. Certaines étant volées par des éléments violents, juste présents dans une volonté affichée d’affrontement avec les forces de l’ordre. Une nouvelle fois, de nombreux blessés sont à déplorer.
2020 aura également choyé son lot de faits divers impliquant des policiers. Des affaires de racisme (Saint-Denis, Rouen)
Emotion mondiale, également, qu'aura sucité le décès de Georges Floyd, aux Etats-Unis, au cours d'une interpellation filmée par des passants, où l'on voit un policier sur lui durant plusieurs minutes.
Et puis, cette fin d’année aura quelque peu bousculée l’institution.
Le 23 novembre, un camp de migrant s’installe place de la République ; il est évacué dans une organisation des plus lamentables. C’est un échec à tous les niveaux : institutionnel, administratif, et parfois même individuel.
Trois jours plus tard, Loopsider diffuse un reportage du journaliste David Perrotin, au cours desquels l’on découvre une intervention de police des plus violentes, ayant pour origine… un non port de masque. Une enquête est ouverte, plusieurs policiers sont mis en examen.
Le 28 novembre, énième manifestation parisienne, cette fois-ci contre l’article 24 de la loi dite « sécurité globale », lequel vis à protéger les policiers dans le cadre de leur vie privée, en interdisant la diffusion d’images ayant pour but « de porter atteinte à leur intégrité physique ou psychique ».
Ce jour-là, comme s’il fallait faire acte de contrition collectif, les forces de l’ordre, pardonnez l’expression, en prendront plein la tronche… et c’était prévisible (avis personnel).
Le politique est dans l’étau, le gouvernement sommé de répondre.
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, en poste depuis cet été, va devant la commission des lois de l’Assemblée Nationale, et égrène ce qu’il appellera les « 7 péchés capitaux » ; autrement dit, ou en clair, les manquements de toute une classe politique, et des dirigeants de la police, depuis des décennies. On y parle effectifs, formation, moyens...
Et aussi étrange que cela puisse paraitre (en fait, non), tout ce dont il est question n’est qu’effleuré dans le « Livre Blanc de la Sécurité Intérieure », document travaillé au sein du Ministère depuis deux ans, tant attendu, sorti… pour caler une armoire. C’est dire ce qui sépare les rédacteurs de cet ouvrage des réalités de ce qu’est la police aujourd’hui.
Quelques jours plus tard, à ce qui semble être la surprise, y compris au sein du gouvernement, le Président de la République, Emmanuel Macron, annonce la tenue prochaine d’un Beauvau de la sécurité.
Je ne peux qu’approuver l’initiative, même si je ne suis pas naïf au point d’oublier le calendrier électoral qui se dessine. Peut-être aura-t-on au moins l’occasion de faire une forme d’état des lieux, afin que le prochain gouvernement ait, dès le départ, une base de travail, et de réforme en profondeur.
Et puis, à l’image de cette année définitivement collectivement pourrie, à l’heure où j’écris ces quelques lignes, le décès de trois gendarmes est annoncé par la presse. Tués dans le cadre d’une intervention pour des violences conjugales. Une nouvelle fois, des primo-intervenants, qui sont toujours ceux qui, par nature, prennent le plus de risques, y ont laissé la vie.
J’ai une pensée des plus émue pour les familles endeuillées, en cette veille de Noël, ainsi que pour toute la Gendarmerie Nationale, qui a payé un lourd tribu, aujourd’hui.
Puissions-nous souhaiter, tous, que 2021 nous rapporte la légèreté perdue cette année. Les rencontres avec la famille, sans la crainte d’une transmission d’un virus. Les soirées avec les amis. Tout ce qui fait que la vie est belle.
J’adresse tous mes vœux à tous les lecteurs. Puissiez-vous passer de belles fêtes de fin d’année.
Et on se dit à l’année prochaine.