On reproche parfois à François Hollande de ne pas assez trancher et d'attendre que les choses progressent d'elles-mêmes : force est de constater que la débâcle des municipales l'a cette fois-ci obligé à prendre des décisions, dans l'urgence qui plus est. Le remaniement était certes attendu depuis plusieurs mois, mais il lui a fallu attendre le résultat des Municipales pour mesurer l'ampleur de la défaite et donc décider de l'ampleur du remaniement.
Rapprochons un instant le fonctionnement du gouvernement et celui d'une entreprise : François Hollande endosse la double casquette de chef d'entreprise en étant chef de l'État et de Directeur des Ressources Humaines, -"DRH"-, puisqu'il a la responsabilité de nommer un nouveau Premier Ministre qui devra lui-même constituer avec son accord une nouvelle équipe gouvernementale qu'il qualifie déjà de "gouvernement de combat".
François Hollande a souhaité "une équipe resserrée, cohérente et soudée", mais qui nommer à la tête de ce gouvernement de combat ? Il aurait beaucoup consulté pour enfin se résoudre (par défaut ?) à donner les rênes de ce gouvernement de combat à un homme décrié au sein de son propre parti politique ("trop libéral") mais dont la cote de popularité auprès des Français est forte : Manuel Valls.
Au sein des directions, le métier de Directeur des Ressources Humaines est en constante évolution. La globalisation de l’économie, le développement des nouvelles technologies et les attentes des salariés modifient sans cesse le périmètre d'action des DRH qui doivent répondre aux objectifs de l'entreprise tout en veillant aux conditions de travail des salariés. Les responsabilités d'un DRH englobent aussi bien la gestion administrative du personnel que la gestion des ressources humaines. Véritable partenaire du chef d'entreprise, il est totalement impliqué dans la gestion politique et stratégique de l'entreprise.
Le DRH est sur tous les fronts grâce notamment à sa grande expérience et maturité dans la fonction elle-même ou, pour d'autres DRH issus des métiers dit opérationnels, grâce à leur grande connaissance de l'entreprise. En tout cas quelques soient leur parcours, ils connaissent parfaitement le monde du travail et affichent des résultats probants ce qui leur permet d'être reconnus et légitimes auprès des salariés.
Dernièrement lors d'une table ronde sur l'avenir des DRH, nous avons posé la question suivante : comment reconnaît-on un bon DRH et pour être en résonance avec l'actualité : François Hollande est-il un bon DRH ?
Oui, il a certaine qualités : optimisme et sens de l'humour
Pour Philippe, DRH dans une PME, un DRH doit à la fois être courageux, optimiste et doté du sens de l’humour. Sur ce dernier critère François Hollande, possède bien les qualités requises compte tenu de son surnom "Monsieur petites blagues". On peut également considérer qu'il est optimiste, étant toujours en fonction alors qu'il détient le taux de popularité le plus bas de la Vème République. En revanche, selon Philippe, le courage ne serait pas la qualité principale de notre Président (crainte de trancher et de se mettre à dos certaines parties de sa majorité).
Pour Jean-Michel, DRH dans une institution, un bon DRH doit obligatoirement être un bon communiquant et négociateur. A nouveau, ces deux qualités ne sont pas toujours reconnues à notre Président. Ce qui lui est encore moins pardonné est de ne pas s'être entouré d'experts et ce, aussi bien pour communiquer sur sa vie privée que sur les dossiers nationaux ou internationaux.
Non, il a du mal à s'entourer et à déléguer
Pour augmenter les chances de réussir des missions diverses, le DRH recrute des salariés qualifiés et compétents sur lesquels l'entreprise peut compter quels que soient les dossiers à traiter et les difficultés à surmonter. Le chef d'entreprise et le DRH travaillent à l'unisson pour insuffler une vision, des valeurs et une façon de travailler partagées par l'ensemble des salariés. Aujourd'hui, il n'est plus à démontrer que les équipes gagnantes répondent aux critères de diversité afin de s'enrichir de leur différence tout en travaillant en coopération.
On a parfois reproché à l'ancienne équipe gouvernementale d'entretenir les divergences voire les polémiques : elle avait surtout une composition trop éloignée de attentes des Français, manquant de la légitimité accordée aux hommes de terrain. Les cabinets de Elysée comptent en effet surtout des hauts fonctionnaires de l'ENA et le gouvernement surtout des amis ou des alliés politiques, éluent pour certains à vie.
Non, il ne respecte pas l'équilibre de la pyramide des âges
Au lendemain de la composition du nouveau gouvernement et au delà du fait que la parité est respectée (8 hommes et 8 femmes), ce remaniement n'en n'est pas tout à fait un, puisque les 16 ministres sont tous "hollandais" et que c'est leur appartenance politique, voire leurs relations personnelles pour certain(e)s, plus que leur potentiel, qui a été retenu.
N'oublions pas enfin une composante parmi toutes celles qu'un bon DRH a en tête lors de ses recrutements : la pyramide des âges de son entreprise. Il ajuste et veille lors de ses recrutements à garder une pyramide des âges équilibrée afin d'accroître sa compétitivité, de s'adapter aux contraintes du marché et surtout d'enrichir le savoir collectif en s'appuyant sur toutes les générations. A priori cette composante n'a pas non plus été retenue pour la constitution de ce "Gouvernement de combat" car la moyenne d'âge est de 58 ans pour les hommes et 53 ans pour les femmes : pas de jeunes et pas de renouveau !