08 Oct

Urgences fourrières de Bretagne : un collectif pour sauver les chats de l’euthanasie

 

Abandons, animaux errants, les refuges et les fourrières débordent. Un collectif d’associations a lancé une page Facebook dédiée aux chats : Urgences Fourrières de Bretagne. Leur ambition ? Eviter leur euthanasie en fourrière, en les faisant adopter rapidement, en Bretagne ou ailleurs.

Par Emilie Colin

L’union fait la force. C’est bien le constat du collectif « Urgences Fourrières de Bretagne » (UFB) qui rassemble plusieurs associations (Bêtes de Scène, les Pachas, Moustaches et Compagnie, Félin Possible, Chats Libres de Berné, Les P’tits Korrigans, 4 Pattes du Pays de Liffré…). UFB se sert des réseaux sociaux et d’une page Facebook pour permettre aux chats (uniquement) de se trouver une famille ou un accueil temporaire le temps de l’adoption.

La SPA et les associations débordées

Les fourrières reçoivent les animaux abandonnés ou errants, missionnées par les communes. Le délai légal de garde y est court : huit jours ouvrés pour permettre aux éventuels propriétaires de se manifester. Passée cette échéance, chiens et chats sont habituellement confiés à la SPA ou à des associations, des organismes qui affichent de plus en plus complet. Faute de places, les fourrières peuvent alors avoir recours à l’euthanasie.

Comment expliquer cette prolifération de chats ? « Il y a beaucoup de chats abandonnés sur la voie publique, surtout en période de vacances. Il n’y a plus de saisons aussi, donc les chats ont des chatons toute l’année » relève Graziella, chef d’équipe à la SACPA (Le Service pour l’Assistance et le Contrôle du Peuplement Animal) de Betton et d’ajouter « les chats ne sont pas stérilisés. »

Réactivité et disponibilité pour les futurs adoptants

Toutes les semaines et pour sauver ces chats, UFB publie une liste, en lien avec les fourrières de la région. Chaque personne intéressée se voit remettre un questionnaire : dans quelles conditions vit-elle ? Y’a-t-il d’autres animaux dans le foyer ? Plusieurs paramètres sanitaires et de sécurité sont vérifiés, avant une visite à domicile. « Le temps est compté » rappelle Catherine Le Laouenan, co-responsable et bénévole pour UFB : « on demande aux gens d’être disponible rapidement. Tout se fait en cinq jours à peine. »

À noter qu’un particulier ne peut pas se rendre lui-même en fourrière. Il faut forcément passer par une association pour les démarches.

Côté coût, vaccination et identification sont déjà assurées. La stérilisation reste à la charge de l’adoptant, entre 60 et 140 euros selon les sexes.

« Koda a été adopté par Bethany, grâce à la page Facebook UFB

Je pouvais en aider un, alors j’ai envoyé un message.  (Bethany, étudiante)

Bethany a craqué pour Koda, après avoir vu une annonce en ligne. « C’est allé très très vite. Dans l’heure qui a suivi le premier contact, quelqu’un de l’association est venu chez moi pour voir si mon appartement convenait, vérifier que j’étais une personne sérieuse. » Elle souligne : « Ils m’ont même aidé à trouver un covoiturage, pour aller le chercher. »

Bethany raconte que le sauvetage a pris du sens immédiatement grâce à la page Facebook et a précipité son geste, alors qu’elle n’avait pas prévu d’adopter tout de suite. « Toutes ces images, les réactions et les commentaires de personnes qui avaient déjà adopté, cela m’a conforté dans mon choix. »

UFB recherche des bénévoles

Le nombre d’abonnés sur la page augmente. Les adoptants viennent de toute la France. Des associations parisiennes ou lyonnaises ont rejoint le mouvement.

Une dizaine de bénévoles, entourés de trois responsables assurent actuellement son fonctionnement. Différents pôles existent : la diffusion et la communication, le pôle MP ou gestion des messages privés ainsi qu’un dédié aux familles d’accueil et aux associations. UFB fonctionne également grâce à un système de co-voiturage, pour le transport des chats vers leur nouvelle famille ou leur structure d’accueil.

Depuis la création de cette page, 1500 animaux ont pu être placés.