Benjamin Egron, Malorie Hennes et Coline Rouault, étudiants en DUT Qualité Logistique Industrielle et Organisation (QLIO) à l’IUT de Lorient.
À Lorient, trois étudiants organisaient ce jeudi une journée de convivialité au profit des sans-abris, en partenariat avec la Croix-Rouge. Quinze d’entre eux ont répondu à l’invitation.
Au 19 rue Joseph Talvas, plusieurs tables ont été dressées autour desquelles se sont assis une vingtaine de personnes. Tous apprécient le repas préparés par Malorie, Coline et Benjamin avec l’aide d’amis et de membres du café associatif Comment Ksé. Au menu, Pot-au-feu et fondue de poireau, fromage, salade, gâteau breton, crème de caramel au beurre salé et salade de fruit. « C’est bon, et c’est chaud », appréciait un des SDF invités. À leurs côtés, se trouvaient également quelques membres de la Croix-Rouge dont la présidente du comité local, Marie-Christine Le Floch. Quand les trois étudiants sont venus la voir pour lui proposer d’organiser cette journée, elle n’imaginait pas une telle réussite.
« Toutes les personnes que vous voyez là, se réjouit-t-elle, on les croise lors de nos maraudes. Ils viennent aussi au point hygiène que nous organisons deux fois par semaine. Mais là, c’est tout à fait différent, c’est un peu comme une réunion de famille, il y a vraiment une bonne ambiance. »
Une ambiance chaleureuse et un repas chaud pour une vingtaine de convives.
Étudiants en DUT Qualité Logistique Industrielle et Organisation (QLIO) à l’IUT de Lorient, les élèves de cette filière ont un projet tuteuré à mener en 2ème année. « Créee quelque chose de A à Z. Trouver, les fonds, les contacts, tout », explique Coline. « On pouvait le faire soit avec une entreprise, soit avec une association. Nous, on a choisi la Croix-Rouge, on voulait se rendre utile », poursuit Benjamin. Pour les trois étudiants, l’idée initiale étaient d’organiser une collecte de vêtements au sein de leur établissement.
Et puis au fil des rencontres, le projet a mûrît, il a pris de l’ampleur. Après la Croix-Rouge, de nouveaux contacts se sont noués. Avec des commerçants de la ville, un maraîcher, de grandes enseignes. L’aide d’une personne en particulier aura été précieuse, tenait à préciser Malorie. « Olivier Le Guyader du collectif « Les Claque Dents ». Il a eu un rôle déterminant au sein de notre projet. Il nous a donné certains contacts, notamment pour la salle et les maraîchers, et c’est avec lui qu’on a cuisiné le repas…. Sans lui, notre projet n’aurait certainement pas eu un si grand succès.»
Après le repas, on joue…Crédit photo : Yann Foucrier
Un an et demi plus tard, le projet est bouclé, les étudiants n’ont plus qu’à lancer les invitations. C’est la Croix-Rouge qui s’en charge.
« On avait un peu peur pour le nombre de personnes, confie la présidente. On a commencé à leur en parler au mois de décembre, des affichettes étaient distribuées par nos maraudeurs. Le rendez-vous avait été donné à Lorientis (la gare centrale de Lorient) où trois personnes du Samu Sociale les attendaient pour les accompagner en bus jusqu’ici. Quelques-uns sont venus par leurs propres moyens. »
Après le repas, plusieurs animations ont été programmées. Discussion autour d’un café, jeux de cartes ou de société, un service de coiffure même, des élèves du Lycée professionnel Marie Le Franc ont apportées avec elles ciseaux, peignes, brosses et sèches-cheveux. Un moment très apprécié par Cédric, Patricia, et quelques autres : « C’est une bonne idée ce coiffeur gratuit, parce qu’on n’a pas l’occasion d’y aller.»
Un salon de coiffure gratuit avec les élèves du lycée professionnel Marie Le France, Patricia et Cédric.
Vers 16 h, au moment du départ, chacun s’est vu remettre un colis de vêtements, des fruits, des viennoiseries issues de la collecte des étudiants. La collecte a rapporté beaucoup plus qu’espérée. Les SDF remercient, économes en mots. « Il n’y a pas eu beaucoup de paroles, confie un bénévole, mais beaucoup de lumière ». Les membres de la Croix-Rouge emporteront également de quoi agrémenter leur maraude du soir. Une distribution sera organisée aussi auprès des étudiants de l’IUT le lendemain.
Pendant toute l’après-midi, les barrières sont tombées, chacun s’est senti bien ensemble. Un moment trop rare, regrette l’un des invités. Moment magique, « une expérience comme ça, on est vraiment content d’avoir pu la vivre », diront, en conclusion, les trois amis étudiants.
