Parce qu’il est difficile aujourd’hui, voire impossible, de trouver un emploi quand on vit dans une zone dépourvue de transports en commun et qu’on ne possède aucun moyen de locomotion, l’association Néo Mobilité loue des voitures à petit prix aux demandeurs d’emploi.
Basée à Elven, près de Vannes, Néo Mobilité fait partie du groupe Néo56, premier groupe d’économie solidaire et sociale en Bretagne. Sa mission : favoriser l’emploi durable sur tout le territoire du Morbihan. Jusqu’en 2014, la mobilité ne faisait pas partie des activités mis en place par Néo56. Mais suite à la fermeture d’un garage solidaire à Vannes, à la demande du département, le groupe a décidé d’étendre son action à la mobilité.
« Ce garage avait trois activités, explique Stéphane Tual, directeur du groupe Néo 56, la vente, la réparation, et la location de voitures. En ce qui concerne la vente et la reprise du garage, on ne se sentait pas prêt, par contre pour la partie location, on a accepté. »
Pour les demandeurs d’emploi, mais pas que…
Le succès est immédiat. La demande augmente très rapidement. Le parc compte aujourd’hui 35 voitures. Le frein à la mobilité ne touche plus seulement les personnes à la recherche d’un emploi. De plus en plus de salariés sont concernés.
« Dans certaines usines agroalimentaires par exemple, il en a beaucoup dans le Morbihan, des couples travaillent à deux. Souvent, ils ont une voiture très correcte, et une autre plus ancienne, qui ne sert qu’à aller au boulot. Le problème, c’est qu’avec le nouveau contrôle technique, beaucoup ne passent pas. Et face à cette situation, ce ne sont même pas les salariés qui nous appellent, mais les entreprises qui nous demandent de mettre des voitures à la disposition de leurs salariés pour qu’ils puissent garder leur travail. »
Reportage : Stépahne Izad, Philippe Queyroux, Pascal Nau.
Interviews : Aude Marotel (Apprentie cuisinière) et Stéphane Tual (Directeur Général NEO 56).
Néo Mobilité veut étendre son action
Pour répondre à cette nouvelle demande, l’association réfléchit à la mise en place de transports collectifs à la demande, en lien avec ces entreprises et les communes où vivent ces salariés. Une première convention pourrait être signée d’ici la fin du premier semestre 2019. Stéphane Tual y voit trois avantages.
« Ça coûte moins cher aux salariés, ça sécurise l’employeur, et c’est bien mieux pour la planète. Parce qu’il vaut mieux avoir un véhicule de 9 places qui roule avec 9 personnes dedans, que neuf voitures avec une seule personne. »
Implantée à Questembert, Muzillac, Elven, Malansac, Sarzeau, Auray, Quiberon, Surzur, selon Néo Mobilité, 150 à 200 personnes profiteraient chaque année de l’aide de l’association. Une demande qui ne cesse de progresser. « La liste d’attente est très importante. Notre volonté, conclut son directeur, c’est d’élargir notre activité au-delà de notre territoire d’origine. »
Pour plus de renseignements : Néo Mobilité