À Plouëc-Du-Trieux, dans les Côtes d’Armor, l’Atelier Solidaire de Service Maritimes (ASSM) est un chantier associatif qui s’est donné pour objectif d’offrir une seconde vie aux bateaux de plaisance voués à la destruction. Un projet que porte avec beaucoup de conviction Alain Blanchebarbe après avoir pas mal bourlingué.
De retour à la maison
Un certificat d’apprentissage maritime en poche, cet ancien marin pêcheur, a en effet été tour à tour militaire, pompier, chauffeur routier avant d’être obligé de stopper toute activité professionnelle suite à deux accidents de moto. En 2007, il rentre chez lui, en Bretagne. La passion pour la mer ne l’a jamais quitté. Avec l’aide de sa femme et de ses enfants, il se lance dans la restauration d’un premier petit voilier qu’il revend pour racheter un Tiburon de 1964 qui nécessite d’importants travaux lui aussi avant d’être remis à l’eau. Le chantier va durer trois ans, et susciter la curiosité d’autres propriétaires de bateaux de plaisance en quête d’aide et conseils. D’autres suivront.
Aide et partage
Juin 2016, une association est créée. Le jardin de la famille Blanchebarbe est transformé en atelier de réparation. Une grande tente sert de hangar, tous les adhérents y ont accès, leurs cotisations servent à acheter matériel et outils. « L’objectif de l’association, c’est surtout le partage de nos connaissances. Comment faire quand on est devant une fissure, devant une peinture qui craquelle, quel produit utiliser», explique Alain Blanchebarde.
Un atelier ouvert à tous
Forte d’une trentaine de membres, l’ASSM propose également de venir en aide à ceux qui ne peuvent s’occuper eux-mêmes de l’entretien de leur bateau, moyennant une petite contribution. Quant aux adhérents, tous ceux qui viennent prêter main-forte sur les chantiers, tous ne sont pas forcément propriétaires de bateaux.
« On a nos voisins par exemple qui n’ont jamais vraiment navigué, parce qu’ils n’ont aucune connaissance. Mais ils apprécient de faire une petite balade en mer, et c’est l’occasion avec l’association de venir bosser sur un bateau, puis de faire une journée de navigation ou de participer à des sorties qu’on fait entre nous. »
Un travail très « professionnel »
En peu de temps, l’Atelier Solidaire s’est fait connaître, et reconnaître. Allant jusqu’à participer à la préparation d’un voilier pour la Route du Rhum. Après avoir acheté un fourgon pour se rendre plus facilement auprès des grands voiliers sur lesquels elle intervient, l’ASSM est aujourd’hui à la recherche de nouveaux bâtiments pour installer un nouvel atelier.
Alain Blanchebarbe sait qu’il peut compter sur le soutien des adhérents de son association pour poursuivre son rêve. « Je suis handicapé. Physiquement, je serai incapable de restaurer un bateau si j’étais tout seul. Grace à eux, je peux vivre ma passion. Et moi, je leur apporte mon savoir-faire, mes connaissances, c’est ça qui me fait le plus plaisir. »