Algo, la peinture à base d’algues de la société bretonne Félor, est lauréate de My Positive Impact de la fondation Hulot. Une nouvelle distinction pour l’entreprise familiale, qui a su sortir de la chimie du pétrole pour survivre.
En 2008, la société familiale Félor, basée depuis des générations à Vern-sur-Seiche (35), était au pied du mur. Pour résister au phénomène de concentration mondial sur le marché de la peinture professionnelle, il fallait pouvoir se distinguer.
Ce sera par l’abandon de la chimie du pétrole, pour la chimie du végétal. Bref, par le bio. « A cette époque, les solutions bio existaient, avec par exemple avec de l’huile de lin, qu’on trouvait dans des boutiques spécialisées » explique Lionel Bouillon, le PDG d’Algo Paint.
Mais pas les solutions à base d’algues. Pour ce recours à cette « chimie du végétal », il a fallu quatre années de recherche et développement, « dans laquelle tous les bénéfices de l’entreprises étaient réinvesties » raconte Lionel Bouillon, qui évoque un véritable « incubateur » au sein de l’entreprise familiale.
C’est le résidu d’algue non valorisé par la cosmétique qui est utilisé pour solidifier la peinture et augmenter son pouvoir couvrant.
Le brevet est déposé en 2012, et depuis, cette solution écologique « avec le même degré d’exigence que les autres peintures du marché » n’en finit pas de faire son chemin dans les rayons des plus grandes enseignes de bricolage. Pour de la peinture de décoration intérieure d’abord, puis sur le marché des peintures professionnelles avec la marque Algo pro.
Cette distinction au concours My Positive Impact dans le cadre de la Cop 23 vient après une première exposition lors de la Cop 21 de Paris, et le prix de la fondation Pierre Potier en 2016. Bref, ils en ont remis une couche.
Stéphane Grammont