Une semaine passée en famille avec enfants et petits enfants dans la banlieue nord de Nantes, nous a permis de redéguster un vin d'exception. Il s'agit d'un Chinon rouge en magnum, du millésime 1989.
Qu'est-ce-qu'un grand millésime ?
Chaque année, ou presque, les médias parlent du « millésime du siècle », ceci dans le but d'attirer le consommateur. Ce n'est bien entendu pas le cas tous les ans mais cela n'empêche pas que des grands millésimes existent. Un millésime peut être qualifié de « grand » lorsque les conditions générales, tout au long de l'année, ont été équilibrées (pluies au printemps, floraison homogène, été chaud et ensoleillé sans excès) et font que les raisins à maturité sont parfaits.
Le millésime 1989
Dans beaucoup de régions il est considéré comme un millésime exceptionnel. Le suivant (1990) est d'ailleurs classé au même niveau dans le Bordelais, en Bourgogne et dans le Rhône.
Son meilleur niveau est obtenu en Val de Loire et plus particulièrement dans le vignoble de Chinon. J'ai, pour ma part, toujours estimé que les meilleurs vins rouges de cette vaste région étaient produits dans l'appellation chinon.
Chinon rouge 1989
Rappelons que le vin de chinon rouge est issu à 90 ou 100% du cépage cabernet franc, appelé dans la région « le breton ».
J'avais un ami, Raymond Raffault (il est décédé depuis), viticulteur à Savigny-en-Véron, le berceau de l'appellation chinon, que je voyais régulièrement et qui m'avait dit après sa récolte de 1989 qu'il ne referait sans doute pas un autre millésime de ce niveau dans sa vie. Il avait raison car depuis ce millésime est considéré dans l'appellation comme le cru du millénaire.
Chinon rouge 1989 Domaine du Raifault
C'est le vin de mon ami Raymond que je cite en début de texte et qui a fait l'objet de notre dégustation en famille.
Sa teinte est à présent rouge orangé, les arômes typiques de vin vieux rappellent le sous-bois et le champignon. En bouche il présente un grand équilibre, une belle présence, les tanins sont entièrement fondus et donnent au vin toute sa rondeur, la charpente et la puissance aromatique lui confèrent une longueur exceptionnelle. On ne se lasse pas de le savourer.
Il peut accompagner, sans complexe, une daube de sanglier ou un coq au vin de chinon, entre autres.