Aux États-Unis, la législation permet l'achat et la possession d'une arme à feu sans trop de formalités. Ce droit est inscrit dans la constitution et cette pratique fait presque partie de la culture du pays : pour ses habitants, il est "normal" d'avoir une arme à feu et il n'y a rien de choquant à cela. Du coup, le nombre d'armes détenu par des particuliers aux Etats-Unis est très important (300 millions), tout comme le nombre de tués ou de blessés par balle (30 000 morts par an).
Pour diminuer ces chiffres peu glorieux, il faudrait probablement changer la législation et surtout les mentalités, ce qui est loin d'être facile.
Justement, une expérience intéressante a été menée récemment à New York pour essayer de changer les comportements des habitants tentés par l'achat d'un pistolet ou d'un fusil :
Vous pouvez voir cette vidéo sous-titrée en français en cliquant ici.
Pourquoi ces personnes ont elles changé leur comportement ?
En langage "psy", cette modification du comportement est permise par un apprentissage dit "associatif". Concrètement, il s'agit d'associer des évènements qui provoquent chez l'individu une réaction émotionnelle désagréable (ici, l'historique tragique de l'arme) avec un évènement que l'on souhaite rendre repoussant (ici, l'achat d'une arme à feu).
Ce principe d’association existe chez tous les êtres vivants car il permet une meilleure adaptation. Par exemple, si l'on vous agresse un jour dans une rue que vous avez l’habitude d’emprunter, il est probable qu'en y repassant le lendemain vous ressentiez une émotion désagréable : votre organisme aura associé à cette environnement les réactions physiologiques de stress ressenties la veille. Par la suite, en évitant de passer par cette rue, vous éviterez les réactions physiologiques désagréables et diminuerez donc le risque d'agression. Le principe associatif permet ainsi de vous adapter à votre environnement.
Ce mode de fonctionnement a donc des avantages, mais aussi des inconvénients lorsqu'il devient exagéré et que la personne n’arrive plus à se sortir de cet apprentissage (c’est le cas notamment de certaines phobies). Parfois, l’apprentissage par association présente aussi l’inconvénient de trop "simplifier" notre compréhension de l’environnement. Ainsi, dans la vie de tous les jours, on constate souvent une forme d’antipathie généralisée envers les uniformes ou les véhicules de police. Ces derniers sont en effet souvent associés à des évènements répressif (les amendes) qui eux-mêmes évoquent des émotions désagréables (réactions physiologiques caractéristiques des « punitions »).
Mais ce principe fonctionne aussi d’une façon positive. Les publicitaires utilisent par exemple des images qui évoquent des réactions favorables (célébrités, top modèles, etc.) en association avec un produit, en espérant que ce produit évoque à son tour des réactions favorables chez le téléspectateur qui serait alors tenté de l’acheter.