La maison d'édition Futuropolis publie coup sur coup - en partenariat avec le Louvre - deux albums qui nous entraînent dans les galeries du musée et de son antenne à Lens.
Dans "L'art du chevalement" qui sortira le 25 novembre, Loo Hui Phang au scénario et Philippe Dupuy au dessin nous mènent sur les pas du jeune Orféo. Un mineur qui remonte du trou avec "Pigeon", un vieux cheval qui tire les wagons sous terre depuis plus de 10 ans. Mais au lieu d'arriver sur le carreau du puits, ils se retrouvent au coeur du Musée du Louvre à Lens, transportés dans le futur.
Pas vraiment une histoire classique, "L'art du chevalerement" s'apparente plutôt à une balade graphique dans les allées du musée. C'est aussi une rencontre un peu magique avec les oeuvres d'art qui prennent vie. Un dialogue s'installe entre elles et le jeune homme qui raconte l'histoire de la fosse. Une réflexion assez fine et intelligente sur ce qui lie le monde des Mineurs à celui de l'art. Si, si, il y a beaucoup de similitudes entre les deux.
Point de vue totalement différent, à la fois dans le graphisme et dans le récit avec "Le chien qui louche". Etienne Davodeau a toujours ce talent de raconter une histoire humaine simple se déroulant dans un cadre original et très documenté. C'était le cas dans "Les ignorants" qui évoquait l'univers de la viticulture. Cette fois Davodeau a parcouru pendant de longues semaines les galeries du Louvre pour nourrir l'histoire du "Chien qui Louche". Le personnage est gardien dans le musée. Le jour où il se rend dans sa belle-famille, Les frères et le père de son amie lui demandent quelque chose d'impossible : accrocher au Louvre une horrible croûte peinte par l'arrière-grand-père et qui représente un chien qui louche. Pour cela, le gardien va se faire aider par une mystérieuse société secrète, "la République du Louvre". L'histoire est franchement drôle, parfois burlesque. Elle regorge d'anecdotes sur les oeuvres d'art et le musée lui-même. Vous découvrirez notamment où se trouvent les plus belles fesses du Louvre. J'étais un peu agacé au départ par la caricature des "beaufs de province qui ne comprennent rien à l'art" proposée par Davodeau, mais au final, il faut prendre cela comme un des ressorts comiques de cet album. J'ai d'ailleurs préféré "Le chien qui louche" aux "Les ignorants", car le mélange entre le divertissement et l'informatif m'a paru cette fois mieux équilibré que dans l'album précédent. A vous de vous faire votre propre jugement.
Les liens utiles :
http://www.etiennedavodeau.com
A relire aussi sur ce blog, mon article sur la collection de BD créée conjointement par Futuropolis et les Editions du Louvre : https://blog.francetvinfo.fr/case-a-part/2012/12/18/la-bande-dessinee-sinvite-au-musee.html