Il fait partie des 35 000 adoptés qui n’ont jamais reçu la nationalité américaine lors de leurs adoptions aux États-Unis. Ses parents adoptifs n’avaient jamais complété les documents de l'immigration américaine pour que leur fils devienne citoyen.
Les médias américains s’arrachent tous l’histoire de cet homme de 41 ans, qui va devoir vivre dans un pays qui n’est pas le sien, loin de sa famille, dont il ne connaît pas la culture et n’en parle pas la langue.
Pourquoi est-ce-que le gouvernement américain n'a pas reconnu les enfants étrangers adoptés aux États-Unis comme citoyens américains? Notre article du 21 septembre dernier revient sur le couac du système d’immigration américain et la responsabilité des parents dans cette affaire. Les enfants adoptés aux Etats-Unis entre les années 1950 et 1980 n'ont pas reçu la nationalité américaine.
Jusqu'à récemment, Adam Crapser vivait à Vancouver dans l'État de Washington avec sa femme enceinte, et ses deux filles. “Il était barbier mais avait décidé de devenir père au foyer”, écrit le Washington Post.
Adam Crapser a été expulsé vers son pays d’origine jeudi matin selon l’AFP. Il serait arrivé à Séoul, la capitale de la Corée du Sud “à bord d’un vol commercial et escorté par des officiers de justice du Département de la Sécurité Intérieure américaine”, explique l’Agence de Presse Française.
Le New York Times daté du jeudi 17 novembre consacre un article à sa mère, Kwon Pilju. À 61 ans, elle essaye d'apprendre l'anglais avant l'arrivée de son fils. “J’ai tellement de choses à lui dire, je veux lui dire que je suis infiniment désolée. Mais c’est une cause perdue, je ne connais pas l’anglais et il ne peut pas parler coréen,” dit-elle.
Elle avait dû abandonner Adam à l'âge de trois ans, après avoir fui un mari violent et vivant dans la pauvreté extrême. Kwon Pilju n’a pas arrêté de penser à son fils pendant ces 38 ans séparés l’un de l’autre.
Choe Sang-Hun, auteure de l'article, raconte que la mère d’Adam Crapser a décoré une chambre dans sa petite maison pour son fils qui restera vivre avec elle. Elle se sent toujours coupable d’avoir abandonné son enfant en pensant tout simplement lui offrir une vie meilleure. Elle n’avait aucune idée, qu'en réalité les parents adoptifs de son fils le battaient et l’avaient abandonné alors qu’il n’était encore que mineur. “Je n’avais jamais imaginé qu’il aurait eu ce genre de vie difficile,” raconte-t-elle au journal américain, “j’aurais dû le garder avec moi (...) ce que j’ai fais est un péché impardonnable.”