Leurs parents sont souvent Mexicains, ces enfants sont arrivés aux États-Unis très tôt dans leur enfance, ont suivi leurs scolarités dans le pays, parlent couramment anglais, et pourtant... 750 000 d'entre eux se retrouvent menacés d'expulsion.
C'est l'histoire que le Wall Street Journal raconte dans son édition du lundi 21 novembre. "Les rêveurs ont peur du futur," titre l'article de Miriam Jordan.
Ces "dreamers" comme disent les Américains bénéficient d'un programme d'immigration ordonné par le président Obama et mis en place en 2012. Le ‘Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA)’ permet aux enfants arrivés dans le pays illégalement avant leur seizième anniversaire et avant juin 2010 de bénéficier d'un visa particulier.
Ce visa également appelé "DACA'" leur permet de travailler sur le territoire américain pendant deux ans, il est renouvelable une fois et les bénéficiaires de DACA ne peuvent pas être expulsés, cependant ils ne peuvent pas non plus recevoir la nationalité américaine.
Le Wall Street Journal raconte l'histoire de Maria Xirun, originaire du Guatemala. Elle est arrivée aux États-Unis avec sa famille lorsqu’elle n’avait que 4 ans. "Sans DACA, je vais perdre ce job que j'adore, je pourrais être expulsée," dit-elle au journal. Maria est une jeune femme de 21 ans vivant à Los Angeles, elle est tétanisée à l'idée que Trump pourrait éliminer ce programme.
En effet, le président élu avait assuré pendant sa campagne présidentielle, qu'à son arrivée à la Maison-Blanche, il éliminerait immédiatement les actions exécutives de l'administration Obama, dont le programme DACA fait parti. "Mr Trump, s'il vous plaît, ne m’enlevez pas ce programme, " prie Maria dans sa voiture.
Le cas de Maria n'est pas isolé, Le Wall Street Journal explique que de nombreux immigrants se demandent s'ils pourront rester dans ce pays ou s'ils peuvent même renouveler leurs visas de deux ans. " Beaucoup se demandent s'ils doivent renouveler leur statut, parce que la participation à ce programme coûte 500 dollars", écrit le quotidien.
S'ils renouent leur DACA mais que Donald Trump annule ce programme, ils perdront leur argent. Si Donald Trump décide de finalement l’approuver, les immigrants pourraient déjà avoir quitté leurs emplois pour retomber dans l'illégalité, dans la peur d’être expulsés.
" Aucun président ne devrait avoir à abandonner des emplois dans le pays pour des gens qui n'ont aucun droit d'être ici," explique Dan Stein, Président de la Fédération pour la Réforme de l'immigration Américaine.
Les républicains sont opposés à cette réforme, certains États, comme le Michigan, empêchent même les bénéficiaires de DACA, qui sont maintenant immigrants légaux, d’avoir un permis de conduire américain. 221 républicains (sur 431 membres) de la chambre des Représentants ont voté en 2013 pour cesser de financer cette réforme.
Le New York Times a également écrit à ce sujet le 19 novembre dernier. Le journal a interviewé Daniel Garza, Président de l'Initiative Libre, une organisation conservatrice qui défend les immigrants latinos. "Ces enfants vont être exposés si DACA est annulé, et c'est vraiment injuste," explique Garza au New York Times, " on devrait garder les familles ensemble, pas les séparer. "