67 échecs sur 70 tentatives. Ce sont les résultats glaçants d'une étude menée par le département du Homeland Security sur l'efficacité de la sécurité aéroportuaire américaine, la TSA. Dans une série de « tests-runs » à travers la sécurité des aéroports « les plus fréquentés des Etats-Unis » (Homeland Security n'a pas donné de détails sur les aéroports et la nature des tests effectués), les agents de sécurité des aéroports ont échoué à détecter une arme des des explosifs factices dans 95% des cas.
De quoi relancer le débat sur l'utilité des procédures parfois extrêmement intrusives de la TSA, comme l'implantation généralisée des « full-body scanners » qui dénudent virtuellement tous les passagers avant leur accès à l'appareil.
Les chiffres sont choquants, mais ce n'est pas la première fois que la TSA est prise en défaut. Dès 2012, un étudiant nommé Jonathan Corbett publiait une vidéo dans laquelle il expliquait que les scanners utilisés par l'agence étaient vulnérables à une technique toute simple. Sur un scanner, une arme apparaît en noir. Et puisque les images sont prise sur fond noir, il suffit de tenir l'arme à son côté pour la rendre invisible à l'opérateur.
A l'époque, les officiels de la TSA ricanent face aux accusations de l'étudiant. Hélas, en 2014, une équipe de scientifiques de l'Université de Californie parvient exactement aux mêmes résultats, comme le rapporte Wired. Ils trouvent même de nouvelles méthodes créatives pour passer les scanners, ils parviennent à forcer l'ordinateur à remplacer une photo par une autre grâce à un virus, ou à dissimuler des explosifs en les moulant autour du corps d'un individu. « Les machines n'ont simplement pas été testée avec l'esprit d'un adversaire, qui chercherait activement à la contourner. » explique le scientifique responsable de l'étude.
Les scanners utilisés ont déjà été remplacés pour des versions moins invasives et plus efficaces, mais avec cette nouvelle enquête de Homeland Security relance une nouvelle fois la polémique. Melvin Carraway, le patron de la TSA, a déjà été licencié et Homeland Security annonce une réévaluation complète des procédures de sécurité de l'agence.