Levigliani, village autogéré où le chômage n'existe pas

C'est un village unique en son genre. Niché au cœur des Alpi Apuane en Toscane, à quelques 650 mètres d'altitude, le modèle Levigliani gravite autour d'une idée simple, celle de toujours réinvestir au sein de sa communauté les bénéfices tirés de son économie. Le but : entretenir un cercle vertueux où les richesses créées restent dans le système, permettant d'améliorer la vie des habitants et de préserver les générations futures.

Le marbre, le tourisme... et zéro chômage

Levigliani doit surtout sa réussite aux deux principaux pans de son économie : le marbre et le tourisme. Véritable richesse du pays, le marbre permet à Levigliani de générer chaque année un chiffre d'affaire avoisinant les quatre millions d'euros. En parallèle de ses exploitations marbrières, le village a aussi décidé d'investir fortement dans le tourisme. Jusqu'à 30 000 visiteurs viennent ainsi découvrir chaque année le « Corchia Park » qui abrite l'une des grottes les plus profondes d'Europe.

Qui souhaite travailler à Levigliani doit aussi y vivre. Une condition essentielle pour éviter une exode de sa population et surtout assurer cette économie circulaire. Le village se targue même d'avoir un taux de chômage nul, avec une offre de travail abondante : plutôt insolite dans un pays où le taux de chômage avoisine les 10%, et où celui des jeunes dépasse même les 30%. Une aubaine pour ces derniers qui font le pari de rester vivre ici, ou choisissent même de venir s'y installer. Reportage de Valéry Lerouge, Laura Tositti et Alexandre Le Naour.

L'info en plus : Fait rare, la communauté de Levigliani est propriétaire de ses terres, achetées en 1794 auprès du Grand-Duc de Toscane et conservées depuis. Le village a ainsi réussi à faire en sorte que cette propriété reste administrée localement, et toujours dans l'intérêt de la communauté. Dans les années 1950, Levigliani est même devenu propriétaire de ses ressources en marbre, un pouvoir lui permettant d'en maîtriser la production et d'assurer la pérennité de son système.

Alexandre Le Naour