Une deuxième chance pour les sans-abris de Rome

Plus d'un quart des sans-abris italiens se trouvent à Rome - 15 000 contre 50 000 dans toute l'Italie. Lorsque la nuit tombe, on peut les apercevoir en train de s’installer dans les recoins du Vatican, les stations de métro et autour des gares. C’est justement à la gare de Termini qu’une prise de conscience collective a eu lieu en 1983, lors de la mort de Modesta Valenti, une sans-abri qui, se sentant mal, s’est vue refuser l’accès à l’ambulance qui aurait pu lui sauver la vie. Malheureusement, les secours sont repartis sans elle car elle paraissait trop “sale”.

Ce décès a provoqué un mouvement social autour de l’entraide de ces personnes, en particulier au sein de la communauté de Sant’Egidio qui a instauré des soupes populaires à travers la ville. 40 ans plus tard, l’association distribue des repas à plus de 600 sans-abris par jour, et depuis quelques années, leur offre des endroits où dormir lors des températures glaciales de l’hiver. 

De nuit, les églises deviennent des refuges

Parmi ces lieux, l’église de San Callisto. Le soir venu, elle devient un refuge pour plus de 40 personnes. L’entrée se fait dès 20 heures et la soirée commence avec un repas fait maison, suivi d’une bonne nuit de répit au chaud. Le lendemain, tout le monde repart vers 8 heures. L’idée est d'assurer un lieu de vie qui soit stable et qui, dans l’idéal, puisse contribuer à leur réinsertion sociale par la suite.

En plus de leur assurer un lieu de vie stable, l’équipe de bénévoles de San Callisto contribue à leur réinsertion sociale ; ils proposent des formations en informatique pour contribuer à offrir une deuxième chance aux sans-logis. En novembre 2019, le Pape François a mis à disposition pour ceux-ci un palais du 19ème siècle, offert au Vatican il y a 70 ans par une famille noble. Désormais, le Palazzo Migliori accueille une trentaine de personnes par soir. Ce lieu, à la différence de San Callisto, propose à chacun une chambre dans laquelle ils peuvent rester jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail qui subvienne à leurs besoins financiers. 

L’info en + : Selon Roberto Zuccolini, le porte-parole du groupe Sant’Egidio, plus de 200 sans-abris ne sont plus retournés dormir dans la rue après avoir été hébergés et suivis par les bénévoles de l’église San Callisto.

Lisa Dubin