C’est une « carotte » fiscale comme l’Italie aime les proposer. Que diriez-vous d’une belle retraite dans le ravissant sud de la Péninsule ? Au choix : la belle Sicile aux accents arabo-normands, la Campanie qui entoure Naples, les Pouilles chargées d'oliviers, la Calabre et la Sardaigne, généreuses en plages paradisiaques, le Molise et ses villages médiévaux plus secrets, les cités troglodytes de Basilicate ou encore les Abruzzes, regorgeant de montagnes et de parcs.
À quelles conditions ?
Si vous vous installez dans l’une de ces huit régions, vous bénéficierez de la flat tax, une réforme fiscale mise en place en janvier 2019 par le gouvernement italien. La mesure accorde une taxation limitée à 7% sur les pensions de retraites ainsi que sur les revenus de source étrangère. En ligne de mire, l'Italie cherche à faire venir (ou revenir) les retraités européens, les grosses fortunes, les Italiens qui ont quitté l'Italie depuis au moins 5 ans (ils sont 400 000 partis à l’étranger) et les "cerveaux" - la fuite des jeunes diplômés transalpins étant l'une des plus massives en Europe. Les recettes apportées par cette flat tax financeront les universités de ces régions dépeuplées et subissant de grandes déconvenues économiques.
Ah, mais il faut tout de même vous parler des conditions. La ville de résidence doit avoir moins 20 000 habitants et il faut y vivre six mois et un jour minimum par an. Le diable se cachant souvent dans les détails, il faut donc souligner qu’à l’inverse du Portugal, qui exonère totalement les retraités européens d'impôt sur le revenu pour les 10 premières années, l’Italie offre donc 7 % d’exonération sur… les cinq premières années. Et après ces cinq ans ? On ne sait pas, c’est bien ce qui effraie les principaux intéressés.
L’info en + : 13,5 millions de retraités français vivent à l'étranger, soit un retraité sur dix. Les pays de prédilection sont l'Algérie (440 000 personnes), loin devant l'Espagne (190 000 personnes), le Portugal (178 000) et l’Italie (91 000).
Jean-Baptiste Desplanches