Un à un, les voyageurs s'engouffrent dans le métro, chargés de sacs débordant de bouteilles en plastique vides. En les déversant dans une borne prévue à cet effet, ils obtiendront leur précieux sésame : un ticket de métro gratuit. Cette scène n'est plus rare dans la capitale. Le dispositif a été installé en juillet dernier dans trois stations : Cipro (ligne A), Piramide (ligne B) et San Giovanni (ligne C). La phase de test doit durer un an.
Le principe est simple : après avoir scanné sur une borne le code de leur application, les voyageurs sont crédités de 5 centimes d'euros par bouteille collectée. Il faut donc en ramener 30 pour obtenir un ticket de métro d'une valeur d'1,50 euro. Malgré un récent acte de vandalisme sur l'une des trois machines, le succès de ce système va bon train ; mi-septembre, 350 000 bouteilles avaient déjà été récoltées. Fin 2018, des machines similaires ont été installées à Istanbul, en Turquie.
La maire de Rome, Virginia Raggi, s'est félicitée que sa ville soit "la première grande capitale européenne à introduire un tel système". De quoi redorer également l'image de la société de transports Atac, dont les dysfonctionnements fréquents poussent régulièrement les Romains à descendre dans la rue. Reportage d'Alban Mikoczy, Manuel Chiarello, Claudia Billi et Laura Tositti.
L'info en + : À Rome, la gestion des déchets est problématique depuis de nombreuses années. Seuls 44 % des déchets sont recyclés, contre 55 % en Europe en moyenne. Durant une grande partie de l'été, les poubelles de la capitale débordaient dans plusieurs quartiers. Les usines de tri de la région sont trop peu nombreuses, vétustes et reçoivent bien plus de déchets qu'elles ne peuvent en accueillir.
Anne Donadini