Mort de Simon Gautier : 3 questions soulevées par le drame

Neuf jours. C'est le temps qu'ont pris les opérations pour retrouver Simon Gautier, jeune randonneur français de 27 ans parti rejoindre Naples par les sentiers rocheux et abrupts du Cilento, en Campanie. Son corps sans vie a été retrouvé dans la soirée du dimanche 18 août par des secouristes alpins au fond d'un ravin. Les questions posées par l'accident restent nombreuses, notamment pour la famille et les amis de Simon Gautier venus prêter main forte aux secouristes dès le 12 août dans la petite ville de Policastro.

Comment le corps a-t-il été retrouvé ?

Difficile d'accès, la zone de recherche était si escarpée que les secours italiens ont dû descendre en rappel, mètre par mètre, pour trouver la trace du randonneur français. C'est son sac qui sera finalement repéré par un membre de la brigade alpine grâce à des jumelles, avant que l'on ne retrouve son corps, quelques mètres plus bas.

Les secours ont choisi de veiller le corps tout la nuit et d'attendre la lumière du jour lundi matin pour mieux procéder à son évacuation toujours en rappel, par une plage en contrebas. De là, il a été conduit à l'hôpital le plus proche pour une autopsie, à Sapri.

Simon Gautier aurait-il pu être sauvé ?

Après avoir fait polémique en raison du long délai mis pour retrouver le corps, la question a été tranchée par les secours italiens. Simon Gautier a appelé les secours dans la matinée du vendredi 9 août après une première chute, expliquant "être tombé d'une falaise" et avoir "les jambes cassées".

En tentant de se déplacer, il aurait alors chuté une seconde fois de 4 ou 5 mètres, et n'avait dès lors plus accès à son sac, son téléphone ou à l'importante quantité de vivres qu'il transportait. Les médecins l'assurent : l'hémorragie engendrée par les deux fractures et la section d'une artère était telle que le jeune homme serait décédé moins d'une heure après sa chute.

L'autopsie du corps, qui peut apporter des informations supplémentaires, sera faite mercredi 21 août.

Pourquoi la géolocalisation a-t-elle tant posé problème ?

La première indication sur la position de Simon Gautier fût donnée par son téléphone. L'antenne téléphonique (elles sont peu nombreuses dans cette région inhabitée) qui a capté son appel passé au 112 a ainsi permis aux secours de chercher dans une zone précise, bien qu'étendue sur 150 km2. L'opérateur italien Vodafone n'aurait toutefois pas pu identifier l'emplacement exact du téléphone portable.

Quelques jours plus tard, ce même opérateur a pu communiquer aux proches de Simon Gautier et aux secours les horaires auxquels Simon a allumé et éteint son smartphone pour la dernière fois. Il l'aurait éteint sur la plage de Molara la veille de sa chute aux alentours de 19h, pour "dormir à la belle étoile" selon son amie Héloïse venue aider sur place, et l'aurait rallumé le lendemain matin à 6h30. 

Par ailleurs, l'Italie ne fait pas partie des pays disposant de l'AML ("Advanced Mobile Location"), un dispositif de géolocalisation plus précis qui devrait être rendu obligatoire dans l'UE d'ici décembre 2020.

Reportages d'Alban Mikoczy, Laura Tositti et Anne Donadini.

Anne Donadini