Sifflets, banderoles, pancartes accrochées aux balcons des immeubles. Une vague de manifestations anti-Salvini déferle sur l’Italie. Ses opposants se multiplient et n’hésitent pas à faire entendre leurs voix. Tous les moyens sont bons pour exprimer leur colère.
A Bergame, avant la visite du ministre de l’Intérieur, les autorités de la ville ont ordonné aux pompiers, lundi 13 mai, de retirer une banderole portant l'inscription "Vous n'êtes pas le bienvenu ".
Trois jours plus tard, sur certains bâtiments de Naples, on pouvait lire : "Salvini, rentre chez toi ! ", "Naples ne veut pas de toi !", "Non au ministre de la haine". Les habitants ont réservé un accueil glacial à Matteo Salvini. Certaines banderoles reprenaient le terme de « terroni », un mot péjoratif utilisé par le chef de la Ligue pour décrire les italiens du Sud avant que son parti - anciennement connu sous le nom de la Ligue du Nord - ne devienne une entité nationale. Dimanche 19 mai, place de la République à Florence, de nombreux manifestants ont protesté contre le ministre qui organisait un rassemblement devant le palais Strozzi et des incidents ont eu lieu avec la police.
Matteo Salvini a immédiatement réagi sur Twitter : « J'avoue que des banderoles contre moi m'amusent. Tant qu'il n'y a pas d'insultes ni de menaces de mort, tant qu’il n'y a pas de violence, c’est simplement de la démocratie. » Des propos identiques à ceux tenus à notre micro quelques jours plus tôt.
Malgré une chute de 6 points enregistrée par le dernier sondage du Corriere della Sera, Matteo Salvini, ministre italien de l’Intérieur et chef de la « Ligue », est toujours en tête des intentions de vote pour les élections européennes.
Le reportage sur sa campagne d’Alban Mikoczy, Manuel Chiarello, Claudia Billi et Valérie Parent.
L’info en + : Brandir un chapelet et invoquer la Vierge Marie lors du rassemblement d’une douzaine de partis de la droite nationaliste. C’est chose faite pour Matteo Salvini. Mais la réaction de l’Eglise Catholique à cette appropriation ne s’est pas faite attendre. "Dieu appartient à tout le monde et l'invoquer pour soi-même est dangereux", a déclaré le numéro deux du Vatican, Mgr Pietro Parolin.